Chère Elisa… et la solitude du baby blues

In Humeurs
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Chère Elisa,

Voilà maintenant quelques jours que je suis maman pour la seconde fois, un merveilleux bébé si doux, si sage, un bébé qui ne pleure que lorsqu’on lui change sa couche (cet enfant est pudique) un bebe qui dort bien et qui semble si serein. Mes amies me disent souvent que j’ai tout pour être heureuse et ce n’est pas faux c’est évident. Mais je vis actuellement dans un chantier, le projet d’une vie, que nous avons choisis mon amoureux et moi même. Nous vivons donc à 4 dans une chambre de 17m2 le temps que les travaux avancent.. doucement mais sûrement. Comme ma sage femme me l’a conseillée je me projette dans quelques mois dans cette vieille longère que nous aimons terminée et aménagée avec goût (enfin j’espère) Mais en attendant je suis triste, le soir bien souvent, parfois en journée aussi. Je n’ai aucune raison de l’être pourtant, si ce n’est le fameux babyblues que j’ai pourtant deja vécu pour mon premier.. je pensais être prête et préparée cette fois ci.. Mais non. J’ai l’impression d’avoir perdu toute confiance en moi, en mon rôle de maman, de femme aussi .. je me sens faible, incapable, fragile, hypersensible et j’en passe.. je pleure beaucoup, de tristesse comme de joie (mais moi souvent) j’ai mal à la poitrine, mes crises d’angoisses refont surface comme à la naissance de mon premier.. avant d’être mère je n’avais jamais connue cela. Avoir entre mes doigts la toute petite vie fragile d’un amour de bebe me rend si peu sûre de moi .. Mais pourquoi? Tu as déjà ressenti cela toi? Cette douleur dans ma poitrine me rappelle le très mauvais souvenir d’une ancienne dépression .. je ne veux pas sombrer. Je ne veux pas laisser mes hormones gagner. J’essaie d’en parler autour de moi pour m’aider à traverser cette brume. Mais j’ai l’impression que personne ne peux soulager cette douleur dans ma poitrine .. Merci de m’avoir lue. Merci de prendre le temps pour nos mots avec les tiens.

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Chère N.

Comme j’aimerais serrer dans mes bras cette jeune maman épuisée. Je pense qu’à ta lecture, toutes les mamans comprendront. Une naissance, c’est certes merveilleux mais c’est aussi extrêmement déstabilisant: pour toute la famille. En plus de la fatigue physique et émotionnelle, chacun doit réinventer sa place, trouver son nouveau rôle. Pour ma part, je trouve que la naissance d’un deuxième enfant est beaucoup plus fatigante que celle d’un premier. Je me souviens qu’à la naissance de Mia, je n’ai pas eu envie de raconter ces moments à qui que ce soit, j’avais vraiment envie de m’isoler un moment. Je me souviens que plus tard, une copine me l’a reproché en me disant que j’avais été bien secrète à ce moment là, elle n’avait vraiment pas saisi l’état dans lequel on peut se trouver. Je ne pense pas que tu sombres, car tu as la force d’en parler, de chercher à comprendre: tu es lucide. en revanche tu as raison, c’est très important de ne pas sous estimer cet état. Entoure toi, rapproche toi d’une doula ou d’une sage femme. Il existe aussi un droit à une aide à domicile: oublie le ménage et les contraintes pour favoriser ton repos. Tu dis que tu pensais être prête mais on ne l’est jamais vraiment, chaque naissance est un tsunami! N’oublie pas non plus à quel point la fatigue et ta chute hormonale peuvent jouer sur cette peine que tu ressens. N’oublie pas que vous êtes deux, et que ton conjoint est ton premier allié. Tu es normale, on cache bien trop souvent l’état des jeunes accouchées, celles sur lesquelles on s’est tant arrêtées pendant leur grossesse, et qui font face à un délaissement immédiat dès l’accouchement. Ne t’inquiète pas, jour après jour, étape après étape, ta vie va reprendre son cours. Tu ne seras plus jamais la même, mais cette lourdeur sur la poitrine va disparaître pour laisser place au seul bonheur! Bien sûr il y aura d’autres moments difficiles, mais tu les surmonteras tous. Et si un jour, tu t’apercevais que c’est trop, il ne faut pas hésiter à aller consulter un professionnel, nous avons tous besoin d’aide un jour ou l’autre et c’est déjà une grande force que de savoir le reconnaître! En attendant, je suis là aussi souvent que tu en as besoin (je t’ai reconnue, on se connaît bien toi et moi n’est ce pas?)

Je t’embrasse fort

J’espère que vous trouverez toutes les mots qui soulagent et réconfortent!

Je vous embrasse et j’ai hâte de vous lire.

Elisa

34 Comments

  1. Merci Elisa de la part d’une autre jeune maman un peu perturbée par ce flot d’émotions et d’amour, et par ces larmes du soir, dont on ne sait pas vraiment d’où et pourquoi elles sont là. Mais au fil des jours, on sent que ça passe… Patience donc… Et merci au papa de ma merveille de 15 jours, qui gère comme un chef, là où je sais plus le faire.

  2. Encore un joli témoignage poignant, sur la vie des jeunes mamans. Ces quelques (terribles) jours, qui paraissent être une éternité. Jolies mamans, vous allez vous en sortir. Profitez de chaque seconde de libre pour vous reposer. Plein de courage et de bisous !

  3. Chère N. tes mots me touchent beaucoup car ils me rappellent les émotions mélangées que j’ai ressenties après la naissance de mon premier enfant; j’étais heureuse si heureuse et pourtant je me sentais si seule, angoissée par moments et je ne comprenais pas ce qui n’allait pas avec moi, je culpabilisais, je me disais que je n’étais pas faite pour être mère…Tout ça juste pour te dire que ce que tu ressens n’est pas si étonnant que ça. Comme le dit justement Elisa, c’est merveilleux, une naissance, mais pour nous, les mamans, c’est un tsunami, aussi hormonal. Ne reste pas seule, trouve des copines, parle à ta sage-femme; tu as besoin d’être soutenue, pas seulement ton bébé. Je te souhaite plein de courage et de beaux moments dans ta nouvelle maison terminée!

  4. Chère N. je te comprends moi aussi. J’ai eu un coup de baby blues assez long avec un bébé parfait-mais malade. Et j’ai choisi de me faire aider par l’hypnose et le massage. Je connais aussi cette sensation de dépression, et c’est ça. C’est elle. Mais ça ne durera pas forcément si tu trouves ta réponse : chanter, marcher en forêt ? Un moment à toi. Tu verras qu’avec tes propres solutions, tu verras cette peur de dépression comme un ancien voisin qui passait juste te faire un coucou. Écoute ce qu’il a à te dire. Et regarde devant, respire.
    Je te promets que ça va aller.
    Je t’embrasse

  5. La tristesse de l’après-accouchement… Une sorte de lendemain de fête.
    J’ai moi aussi fait une dépression post-partum, je n’osais pas trop toucher mon bébé parce que je ne me sentais tout à coup plus tellement capable, je n’arrivais à rien, je n’osais pas aller faire pipi parce qu’il s’endormait au sein et que j’avais peur de le réveiller, je me sentais complètement en décalage avec le monde, c’était le mois de novembre, il pleuvait, je vivais en Belgique, je ne voyais plus le jour… C’était atrocement dur.
    C’est un temps, comme ça. C’est court, en fait. Ca semble long mais chaque jour, à tous points de vue, tout va de mieux en mieux (c’est la méthode Coué 😉 ). C’est un temps où on a le droit de ne rien faire d’autre qu’allaiter en lisant un bouquin, un temps où on a le droit de se nourrir d’abricots secs et d’oeufs sur le plat, un temps où on a le droit de s’habiller tous les jours pareil si on a seulement une tenue dans laquelle on se sent jolie, un temps où c’est un peu l’anarchie à la maison, mais c’est juste un temps.
    C’est aussi un temps de solitude très très dur, je trouve, quand le papa retourne travailler et qu’on se retrouve seule avec le bébé. Alors si c’est possible, proposer à des amies de passer, aller voir ses parents, et voir si il n’y a pas une maison verte dans la ville la plus proche. Et dormir dormir dormir !
    Prends soin de toi !

  6. J’ai vécu, comme toi, dans une maison en plein travaux, exténuée de mes nuits entre-coupées, à 3 dans 11m2, de la poussière de platre partout, et toujours, la fatigue, la fatigue, la fatigue. Courage! Demande de l’aide! Tu as le droit d’avoir tes faiblesses. Un accouchement ce n’est pas rien tout de même et nous ne sommes pas des robots. J’espère que le bout du tunnel arrivera vite. Prends soin de toi. Mathilde.

  7. Chère N.

    Oui ça ira. Parfois ça reviendra mais petit à petit tu auras ces petites ressources intérieures, ces petits ilots de bonheur qui te permettront d’aller de l’avant.

    oui j’y crois ça ira…

    Prends soin de toi

  8. Quelques larmes ont perlé à mes yeux en vous lisant…..N, vous êtes pleines de ressources car il faut force et courage pour poser ainsi les vrais mots sur ces maux. Ces derniers, nous sommes nombreuses à les vivre après un 1er, 2ème, 3ème….enfant! Cette solitude soudain, cette responsabilité nouvelle, cette impression de ne plus être soi, un peu vide mais tellement contrainte. Cette culpabilité de ne pas vivre exclusivement ce bonheur béat vanté dans tous les journaux……
    Vous n’êtes pas seule (encore moins maintenant). Nous sommes là, vous êtes très bien entourée par vos aimés…..vous avez des ressources infinis, vous les trouverez , les dessinerez (…), les chanterez tout doucement à l’oreille de votre bb. Chaque automne m’en rappelle un autre, pour ma part, où je veillais sur mon dernier né en m’occupant des 2 aînés, de la maison, en veillant à ce que mon amoureux puisse partir travailler serein…… Je me suis épuisée, j’ai beaucoup pleuré, crié plus que de raison sur les « grands », j’ai culpabilisé et pensé que ça n’en finirait jamais……. Et c’est passé. Je suis retournée à mon job après 4 mois, j’ai pleuré de nouveau de les laisser…… ah, mais ça ne finit donc jamais alors? Maintenant je pleure en secret de voir ma petite fille et ses 14 ans partir déjà si loin de moi que j’en oublie son visage d’enfant. Nous sommes des mères un peu animales. Et vous êtes une mère, une femme magnifique, incroyable de sensibilité et d’intelligence du coeur. Tout comme Élisa. Je vous embrasse et vous souhaite de retrouver vite le soleil, les matinées dorées et les fées au bord des chemins…….

  9. Tous ces mots me parlent aussi. La naissance de mes deux enfants m’ont complètement déstabilisées. Ils ont pourtant 7 ans d’écart, donc je pensais que pour l’arrivée de mon deuxième enfant j’allais mieux gérer, car plus mature, mais non, rien à voir. J’ai à chaque fois perdu mes repères et j’ai mis à chaque fois trois bons mois avant de me sentir de nouveau rassurée, stable, bien. Et je t’avoue que mes bébés me faisaient un peu peur dans le sens ou ils sont quand même super imprévisibles!! (tu ne sais pas comment va se passer les heures à venir).
    Moi j’étais angoissée tous les soirs, mes bébés devaient le ressentir car ils pleuraient alors beaucoup, ce qui augmentait mes angoisses, donc leurs pleurs… bref la spirale infernale. Je me souvient que pour mon premier bébé, un soir j’ai appelé mon amie, et j’ai craqué. Mais au lieu de pleurer d’angoisse, j’ai eu un fou-rire comme jamais, je pleurais de rire accroupie par terre. Je lui racontais mes angoisses, comme si je regardais cette jeune maman perdue avec ce petit bébé accroché à elle et ce papa qui tentait tout ce qu’il pouvait pour soulager cette maman. J’ai ri!!!! Elle m’ a dit: « T’inquiètes pas, ça va aller, c’est normal. Moi aussi je ne savais plus où j’en étais mais tu vas reprendre tes marques au fil du temps ». Et ce fut vrai. Les deux fois 😉 Elle m’a donc aidé, elle m’a écouté, elle est venue passé des après-midi avec moi et elle m’a fait du bien.
    Rapproches-toi peut-être d’une amie qui a vécu des sentiments similaires.
    Je t’embrasse.

  10. J’ai les yeux remplis de larmes en lisant ça. Je me suis sentie tellement seule et dépassée par tout ce qui m’arrivait à la naissance de fils il y a 2 ans et demi. Personne à qui parler ou alors s’entendre dire « tu n’as pas le choix » « ça va passer » … ce genre de remarques de personnes qui n’ont jamais ressenti ça. Je pense que je n’étais pas du tout préparé à cette naissance mais est ce qu’on peut l’être vraiment ? Je ne sais pas .. en tout cas il m’a fallu du temps pour sortir d’une dépression du post partum. J’ai encore des moments de « relache » où j’ai besoin de m’isoler pour ne pas résombrer. Et de lire tous les commentaires me permet de me sentir moins seule et de savoir que des personnes peuvent comprendre nos états et nos humeurs !! Prenez soin de vous !

  11. Rassures toi c’est un sentiment que beaucoup de femmes expérimentent… on nous prépare à la grossesse, parfois à allaiter mais pas à ce qui se passe après. Tout allait bien mais une semaine après la naissance de chacune de mes filles, j’ai été déprimée, pleurant subitement. Avec mon compagnon on a cherché sur internet, on a compris, il m’a demandé ce qui me ferait plaisir, il m’a acheté du chocolat et de l’eau minérale, riche en magnésium et petit à petit, c’est passé.. je ne m’attendais pas à ce que cela m’arrive encore mais à la deuxième naissance aussi, envie irrépressible de pleurer…depuis dès qu’il y a une naissance dans mon entourage, je fais un cadeau au bébé mais aussi à la mère, et je m’inquiète de son état, plutôt que de m’extasier sur le petit bébé. Tu vas surmonter tout cela, il faut du temps et essaie de te chouchouter…

  12. Chere N.,
    Je ne pouvais pas repartir sans laisser moi aussi mon temoignage de mere, pour te rassurer. Je suis sure que tu es une mere formidable. Tu es submergée pour le moment, et c’est normal, nous sommes toutes passées par là à la naissance de nos enfants, je pense.
    A la naissance de mon premier fils, je me réfugiais dans sa chambre pour l’allaiter, pour surtout, surtout, ne voir personne et etre au calme, et j’etais fatiguée, tellement fatiguée ! A la naissance de mon second fils, je pensais etre preparée moi aussi, mais j’ai eu des semaines difficiles, le grand dont je devais (évidemment) continuer à m’occuper, et qui de toute facon reclamait mon attention, le tout petit, ses nuits difficiles, les réveils la nuit pour le biberon, les pleurs dont on ne trouve pas la cause, les gens qui ne comprennent pas qu’on soit aussi épuisée… Ce deuxième, je l’ai beaucoup porté en écharpe, j’ai dormi en meme temps que lui (encore maintenant, parfois, alors qu’il a passé deux ans !), et le fait de vivre collée à lui m’a forcé à ralentir, et à considérer ce qui était vraiment important.
    Je me relis, je ne suis pas sure d’être claire, mais quoi qu’il en soit, sache que ce n’est qu’un moment qui va passer, alors laisse de côté ce qui peut l’etre, plonge ton nez dans le cou de ton bébé, fais rire ton ainé(e), imagine ta maison à venir, et, jours après jour, les nuages vont passer, je te le promet <3

  13. Bonjour N.,

    je crois déjà qu’il faut dire que tu as le droit d’être triste et, de fait, ne pas être à l’image de ce qu’on attend de toi.

    Quant à ton baby blues, je pense que tu peux te diriger vers la PMI qui regroupe une équipe pluridisciplinaire notamment une psy.
    Ne néglige pas toutes les pistes qui s’offrent à toi.

    Ta sage femme a eu un excellent conseil : te projeter dans ta future maison. Ca aide beaucoup à relativiser, à patienter. cela m’a aidé quand jai repris le travail quand mon deuxieme bebe a eu deux mois et demi ( comment peut on nous faire reprendre le travail si tôt?) à m ‘imaginer en vacances à profiter de mes enfants.

    Fais toi confiance,

  14. Courage, N. Tu n’es pas seule!
    Merci Elisa pour tes paroles réconfortantes.

  15. Merci encore une fois aux femmes qui témoignent de notre quotidien !!! encore une fois je me reconnais un peu … beaucoup même… pour la naissance de ma fille (n°1) j’ai commencé a aller mal dès la maternité, car je savais qu’à mon retour j’arrivais dans une maison en chantier … mon homme avait quand même terminé la chambre de la miss mais c’était tout … et pour mon petit garçon (n°2) c’est la chambre du nouveau bébé qui n’était pas terminé et la pièce de vie de nouveau en chantier !! Une rénovation c’est long surtout quand on souhaite tout faire ! et vu que nous sommes sommes toutes un peu tarés !!! on ajoute des bébés au programme !!! pas facile de tout gérer … je te souhaite plein de courage et parfois c’est long mais les hormones vont se calmer et chacun va trouver ça place, tant qu’il y a de l’amour …………………………..Bonne journée

  16. Bonjour N.,
    J’ai vécu également cette période post accouchement, le jour de mon rendez-vous gyneco j’ai répondu à un questionnaire, mon mal être s’est fait ressentir et j’ai été contacté par une psy. Je me suis rendue à ce rendez-vous, elle m’a bien expliqué que les hormones étaient en partie en cause et qu’il fallait que j’arrête de vouloir être trop parfaite. Elle m’a dit que ça disparaîtrai avec le retour à la normal de tout ce chamboulement hormonal, que je devait me faire aider par mon entourage pour le ménage notamment mais dans mon cas ça n’était pas vraiment possible. Au final tout est rentré dans l’ordre même si ça n’est pas tous les jours idéal. Tu as déjà vécu cela, tu en ai sorti une fois, ce sera pareil pour cette fois. Laisse toi du temps pour aller mieux, il n’y a pas que le corps qui souffre lors de l’accouchement. Bon courage à toi et n’hésites pas a consulter un psy si tu en ressens le besoin.
    Virginie

  17. pfff! je crois que ces lignes parlent à toutes les mamans, absolument toutes.
    J’en ai mal pour toi de cette douleur à la poitrine 🙁
    Bon courage et bises

  18. Il ne s’agit pour moi pas d’une faiblesse mais d’une force ! A plusieurs on devient plus fort ! Mettre au monde un enfant est une force !
    Plus que jamais cet être rend plus fort même si on s’en rend pas compte dans l’immédiat.
    Je ne suis pas maman, je souhaite le devenir plus que tout. Malheureusement, la vie nous a séparé déjà deux fois et la seconde fût assez tardive. J’ai cru ne jamais me remettre de ce moment mais au fond de nous il y a une force et une énergie dont on image même pas avoir !
    On ne naît pas parent on le devient, et je pense qu’à chaque enfant on l’est différemment parce qu’on s’adapte au caractère de chacun. Mais je crois aussi qu’il faut du temps et il faut se laisser ce temps d’adaptation, de connaissance. Il faut aussi pouvoir accepter de se reposer. J’ai cru un temps que se reposer était signe de faiblesse : je me suis complètement plantée !! Se reposer c’est avoir l’esprit plus libre, analyser et réagir plus rapidement, c’est se sentir mieux dans son corps et son esprit. Je suis une hyperactive, ç’a été difficile de s’octroyer ce temps qu’on ne pense pas « mériter » mais ça fait beaucoup de bien. Je sais qu’en tant que « jeune maman » on ne veut pas s’octroyer ce temps parce qu’on a mille choses à faire mais demander une heure de temps au papa, parents, amis, pour se donner le temps de souffler est très bénéfique. Ce qui m’a aidé dans mon cas à surmonter les angoisses c’est la méditation, le matin 15-20′ à respirer pleinement m’ont aidé à surmonter des épreuves peu faciles, à reprendre mon souffle pour continuer à vivre bien et retrouver une joie.
    Tu es une belle personne, avec une grande force accomplissant de beaux et grands exploits ! Je te souhaite beaucoup de bonheur !

  19. Je me souviens de cette fameuse nuit, ou après avoir donner un peu le sein, un peu le biberon, je tirais le reste de mon lait à la tireuse « double pompe »…mal assise, à moitié nue, le dos courbé, les pieds gelés, berçant avec un pied le cosy de ma puce de quelques jours, pour l’endormir, je sombrais au rythme du bruit de la machine, avec des larmes d’épuisement moral, physique, psychologique… je me disais « voilà ta vie », en calculant les heures qui me restaient à dormir avant le prochain réveil. Maintenant j’en ri ! Quelle scène épouvantable ! Les hormones, comme la fatigue, ont un pouvoir aussi puissant que convaincant…nous donnant l’impression que ce qui ce vit ici et maintenant est immuable… surtout quand la teinte est noire ! On jongle avec depuis longtemps pourtant…mais on se fait avoir à chaque fois. Essayer de se détacher de cette sensation sans fond, pour se dire que demain sera différent, peut-être même tout à l’heure…et se faire confiance…

  20. Bonjour,
    Je vis à la campagne et fais partie d’un groupe de paroles pour femmes (une « ronde des femmes ») animé par une femme qui est aussi, à côté, une doula. On est là pour parler de soi, dans un cadre rassurant, chaleureux, où tout est confidentiel. Et bien l’essentiel des crises de larmes viennent des jeunes mamans épuisées par le-bébé-le-couple-les-travaux. Moi aussi je l’ai vécu. C’est dingue, on a cette manie de construire/rénover son nid en même temps qu’on construit/agrandi sa famille ! C’est hyper hyper dur ! Mais la vérité c’est ça : quand les enfants ont 5-6 ans, que la maison est finie (ou presque ;-)), tu peux bosser plus sereinement, te consacrer à un projet, t’inscrire au yoga, ou partir en week-end avec ta meilleure pote sans la marmaille. Mon petit conseil : n’attends pas que tes enfants grandissent pour prendre soin de toi. Le week-end en solo loin, tu peux le faire vers 7 mois, même en allaitant car à cet âge, une pause de 2 jours n’arrêtera pas ta lactation et le bébé est déjà bien diversifié, il n’en souffrira pas si on lui expliques. Je t’envoie plein de courage, de forme et de câlins.

  21. Le conseil qui m’a bien aidée, étonnamment prodigué par un homme c’est : faire passer une minute après l’autre.
    Chaque minute indépendamment des autres est supportable!
    Courage, le temps va couler

  22. Oh comme ton temoignage me parle…. J’ai bien sombre pour la naissace de ma deuxieme…. Pour la troisieme (la derniere!), j’etais deter minee a ne pas sombrer (malgre la perte de ma mere 1 mois avant sa naissance), il fallait que je prenne une sorte de revanche sur la depression. Alors voici les petites choses qui ont marche pour moi: Voir du monde, marcher enormement, manger sainement, lacher prise sur les taches menageres et faire UNE chose par jour pour moi meme si c’etait une toute petite chose…. Bon courage a toi

  23. Chère N,
    Comme je te comprends, comme j’ai ressenti ce que tu ressens ou, du moins, quelque chose de si semblable… Après ma 1ère, certes j’étais fatiguée, mais tout a très vite « roulé ». Alors, pour le 2eme, je ne me suis pas inquiétée, ça allait forcément « rouler ». On avait même prévu un voyage au Mexique à 4, avec mon beau bébé de 6 semaines. Tranquille! En fait, avec la chaleur, le decalage horaire j’ai dû allaiter toutes les heures en continu pendant 2 semaines. Dès notre retour, toujours en allaitant, j’ai repris mon boulot de free-lance en traduction. C’était du grand n’importe quoi. Mais, je devais assurer. Parce qu’il ne pouvait en être autrement. Et puis bon, je me suis effondrée. Mais doucement, petit à petit. Et, à vrai dire, ça a été douloureux de me rendre compte que je ne pourrais pas être la mère « parfaite », celle qui assure, sereine, les cheveux au vent. En fait, on peut être celle qui lâche prise parfois, qui peut pleurer, être perdue et être quand même la maman qu’il faut. Et mon beau bébé, qui a toujours été si facile, pour lequel je voulais à tout prix, ou à n’importe quel prix plutôt, être la maman parfaite, je crois qu’il s’en fichait bien que j’assure. De mes seins beaucoup moins, mais c’est une autre histoire. 🙂
    Garde courage, ne cherche pas à être parfaite. La perfection, c’est épuisant, rarement réjouissant. Je te souhaite plein de bonheurs à vous 4 ensemble!

  24. Tu n’es pas seule à vivre cela….
    et ce moment difficile ne va pas durer toujours….
    Ici ce qui m’a aidé (malgré les travaux la maison en chantier et la fatigue…… l’extrême fatigue….. celle dont on a l’impression de jamais se remette, et qu’on y arrivera jamais…..) :
    le portage pour un contact et un lien avec le bébé mais qui n’entrave pas et permet de bouger de s’ occuper des autre enfznrs, de cuisiner….
    Le groupe de mamans pour papoter allaitement etc…. en mangeant des bons gâteaux et en buvant du rooiboss !!!
    Le contact avec la nature (jardin. Balade ….)
    Dormir tous ensemble pendant 1 an
    Et regarder des séries………:-)
    Et surtout vivre à son rythme….

    Des bises…. du sud-ouest…. là où tu es…. en Bretagne je suppose? puisque tu parles de longere…. et du coup je pense au Finistère et à Brest ….. alors merci !

  25. Pour trouver de l’aide et du soutient pendant des périodes difficiles quand on est maman il existe l’association MamanBlues qui propose des temps et des espaces de paroles. Ca fait du bien de se sentir écouter et de voir aussi que ns ne sommes pas seule. Il y a peut être des rencontres près de chez vous.

  26. Lorsque ma deuxième fille est née, chaque soir, lorsque je fermais les volets de la maison, mon bébé dans les bras, les larmes coulaient. J’étais pourtant heureuse, je l’avais tant voulu ce bébé. Elle était le parfait bébé : peu de pleurs, de longues nuits, un allaitement parfait, elle dormait beaucoup, et moi j’étais souvent prête avant 10h le matin sans stress, lorsque l’amoureux rentrait le repas était prêt, la maison rangée mais chaque soir, les larmes devaient couler. Ca a duré quelques semaines, mon amoureux m’a beaucoup épaulé et c’est passé doucement. Je pense que j’avais besoin de temps pour recevoir cette dose de bonheur mais aussi de peurs.
    Surtout, entoure toi de personnes bienveillantes, prends soin de toi et puis laisse toi un peu de temps, ce n’est pas simple la maternité 😉

  27. J’attends mon premier bébé qui doit arriver d’ici une semaine… bien plus que la douleur de l’accouchement, le babyblues est certainement ce qui me fait le plus peur!!
    Bon courage à toi!

  28. Chère N,
    Je ne communique jamais ni sur internet ni, il faut l’avouer, autour de moi. Peu de gens savent que j’ai fait une dépression (à l’époque où je vivais à l’étranger). Peu de gens savent qu’après la venue au monde de ma première fille, j’ai de nouveau été confrontée à cet état de dépression (qui est un baby blues mais sur un terreau déjà fragile psychologiquement, a priori, nous sommes plus vulnérables). J’ai refusé à ce moment les médicaments. J’ai pleuré tant et tant, je me demande encore aujourd’hui comment le papa faisait pour garder le moral pour 2! Puis le deuxième est arrivé. J’étais à la foi plus sereine et résignée de ce qui allait encore me tomber dessus puisque j’en étais sûre, la dépression serait la suite logique de cette naissance. Finalement, un troisième est venu. J’ai perdu beaucoup de confiance en moi dans tellement de domaines avec ces enfants. Mais en même temps, j’ai tellement d’amour pour eux. Ils remplissent ma vie au propre comme au figuré! Et même si c’est dur de les faire grandir en essayant de leur donner toutes les clefs pour survivre dans le monde des adultes, il faut que tu gardes en tête que les difficultés du début finiront par s’estomper. Tu réussiras à reprendre ton souffle. Par contre, si tu ne te sens pas assez forte en ce moment pour affronter ce moment, il faut que tu n’hésites pas à faire appel à un médecin. Car avec la fatigue, le moment où tu bascules dans le « je n’en peux vraiment plus, je suis à bout de forces » ne va pas être évident à sentir et il ne faut pas que tu t’enfonces trop dans la spirale de la dépression.
    Je te souhaite plein de courage et une belle vie de famille dans votre futur chez vous.
    Merci au passage à Elisa pour son blog que je « feuillette » toujours silencieusement…

  29. Mon histoire est différente mais….
    Puisqu’on aime son enfant au premier regard et qu’on est forcément si heureuse d’être maman : je n’étais pas normale.
    La norme étant ce que que l’on me disait de la maternité ou ce que l’imaginaire collectif véhicule ( films, magazines…).
    Je ne ressentais pas l’amour qu’on m’avait annoncé. Elle était pourtant si mignonne et touchante. Mais je n’avais pas l’élan d’amour tant attendu. Je voulais pourtant tellement l’aimer, nous l’avions vraiment désirée.

    A cause de l’envie de trop bien faire pour me déculpabiliser et l’énergie mise à essayer de ressentir l’amour inconditionnel dont je rêvais, je me suis épuisée physiquement et psychiquement.
    Et toujours cette idée obsessionnelle « elle ne te mérite pas, tu n’es pas une bonne mère, tu ne l’aimes pas, ça ne viendra jamais » ou encore  » j’ai fait l’erreur de ma vie, rien ne sera plus jamais pareil » . J’ai sombré.
    Doucement mais sûrement. J’avais fini par en parler autour de moi, on me disait que ça allait passer.
    Mais les crises d’angoisse, les insomnies, le mal-être prenaient toujours plus de place. Et tout cela était tellement éloigné de ma personnalité je ne me reconnaissais pas.
    J’ai fini par tirer la sonnette d’alarme, le gouffre se rapprochait. J’ai revu mon médecin au bout de quelques semaines qui m’a traité pour dépression post-partum ( dont je ne connaissais même pas l’existence) et pas un baby-blues.
    J’ai dit oui à tout sans me poser de questions, je devais être sauvée : médicaments et thérapie. Heureusement je ne me suis jamais isolée de ma famille et mes amis qui ont toujours été là.
    Alors même si mon histoire est très différente de la tienne, mon conseil est de ne pas avoir peur de demander l’avis et l’aide d’un spécialiste. Car la seule volonté ne suffit pas toujours.
    Alors prend soin de toi, pense à toi. Et hauts les coeurs, tu vas forcément aller mieux, j’en suis convaincue.

    Et merci Elisa pour les paillettes que tu jettes sur le web

  30. Chère N,
    Ce fichu baby blues…
    Pour mon 1er, j’avais en tête cette fameuse image d’Épinal, une maman parfaite dans une maison parfaite. Je me suis épuisée en quelques jours et surtout je n’ai pas compris pourquoi les larmes coulaient toutes seules tout le temps. C’est vers la PMI que je me suis tournée et un remède homéopathique. Parler m’a fait un bien fou.
    Pour mon 2ème j’ai accepté toute l’aide que l’on me proposait (courses, ménage…) et pour ma 3ème je redoutais tellement cette étape que je suis allée voir un médecin homéopathe et c’est avec une sage femme admirable que j’ai fait une sorte de petite thérapie.
    Ne te décourage pas et ne reste pas seule. La parole libère et apaise. En parler à mon entourage n’était pas envisageable pour moi (trop de pudeur peut-être), alors j’ai préféré en parler à des professionnels. Les massages, le portage et… le chocolat font aussi beaucoup de
    bien. Cette période compliquée va passer, même si cela semble durer une éternité. courage

  31. Bonjour N. ,
    Connais tu l’association Maman Blues ? Une aide précieuse pour toutes les femmes rencontrant une difficulté maternelle.

  32. maman est parfois un dur métier surtout au début, surtout quand ils sont petits et qu’en plus des bouleversements qui nous animent, il faut être à la hauteur pour ses enfants ! c’est parfois difficile mais les joies que cela apporte nous vont oublier les passages à vide !

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