Chère Elisa…mon combat c’est la pérennisation des Maisons de Naissance en France

In Humeurs
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Et les femmes d’aujourd’hui ?

Ces dernières semaines, je me perds un peu. J’ai beaucoup de projets professionnels mais je n’arrive pas à m’y atteler de façon efficace, j’ai toujours un peu l’esprit parasité. Je me suis lancée en effet, dans un combat qui résonne très fort en moi, mais dont je mesure les conséquences ambivalentes..

Je m’y suis découverte des compétences insoupçonnées, à moi la solitaire qui ne sait pas travailler en équipe. Je suis sortie de ma zone de confort, j’ai fait des centaines de mails, j’ai créé un site Internet, j’ai rencontré des députés, des sages-femmes et des femmes juste exceptionnelles et j’ai même organisé une semaine complète d’événements. En cela, tu dois bien imaginer que c’est plutôt galvanisant, je ne vais pas te mentir c’est même assez flatteur pour mon ego.

Mais à côté de cela, il y a ces derniers temps une forme de lassitude qui s’installe, une tristesse, une désillusion, et à contrario, ça c’est beaucoup moins agréable.

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Je t’en ai déjà parlé, mon combat c’est la pérennisation des Maisons de Naissance en France. On pourrait penser que c’est assez simple, il ne s’agit pas de sauver la planète, d’éradiquer la famine ou le sida. On pourrait se dire que si le gouvernement a déjà plié pour une expérimentation en France c’est presque gagné. Et bien détrompe toi, je découvre au fil du chemin que j’emprunte que ce n’est pas si évident. Que ça mobilise dans la pensée collective et politique des peurs et des réticences bien profondes. Que dans notre pays, nous avons cette drôle de pensée autour de la naissance, qu’elle n’appartient plus vraiment aux femmes mais à une institution médicale. D’ailleurs on dit aujourd’hui que ce sont les soignants qui accouchent les femmes, tu vois un peu l’abus de langage. Tu me connais un peu, je ne suis pas du genre à m’opposer au progrès, à la science, je suis convaincue que la médecine sauve aujourd’hui des femmes qui mourraient en couche autrefois et autant de bébés. Il n’est pas question dans mon propos de remettre en question la médicalisation, mais juste de replacer les femmes au centre de ce processus. A mon sens la médecine devrait être à la disposition de la femme qui enfante et non l’inverse. Je suis d’ailleurs profondément pour la péridurale, mais à condition que ce soit un choix.

Je ne peux m’empêcher de constater que beaucoup de peurs et d’à priori sur l’accouchement physiologique prennent racine dans des pensées tout simplement sexistes, qui considèrent que la femme n’est pas (ou plus) capable. Et que si elle le désire, elle est un peu folle de vouloir souffrir.  Ces pensées qui trouvent obscène d’entendre crier une femme qui accouche ou de la visualiser à quatre pattes comme un mammifère. Qui a donc décidé que c’était plus humain d’entendre des soignants crier « poussez madame » ou de visualiser une femme les pieds dans les étriers ? Ne serait ce pas une culture patriarcale qui incite les femmes à vivre dans le contrôle, à toujours refréner leurs émotions de peur d’être jugées d’hystériques ? Ne serait-ce pas cette même culture qui nous a fait perdre confiance dans notre plus grand pouvoir, dans cette faculté si naturelle, intense et essentielle à la vie, qu’est l’accouchement ? Mais surtout n’est ce pas cette culture qui a convaincu les femmes qu’elles n’avaient plus le droit de choisir, ou qu’il n’y avait plus de choix ? Comment a-t-on réussir à ôter toute liberté de la femme autour de la rencontre la plus importante de sa vie? Car je suis sure que tu seras d’accord et tes lectrices aussi : comment pourrait-il avoir de liberté s’il n’y a pas de choix ?

Ces constats me rendent profondément tristes, je les découvre si ancrés dans nos modes de réflexion que cela m’inquiète. J’ai de plus en plus peur de pas réussir à les déconstruire, j’ai peur que mes enfants, ma fille, grandissent dans cette société qui a encore un pouvoir si grand sur le corps des femmes. Et l’accouchement n’est que l’exemple auquel je me confronte personnellement, mais il y en a tellement d’autres, l’IVG, les règles, les poils, le poids, les préjugés de caractère, les limites culturelles de carrière ou de salaire…  ça en est même sans fin. 

Malgré mes désillusions, je m’accroche encore à cette conviction si forte en moi, qu’il est essentiel que les Maisons de Naissance soit pérennisées sur le territoire français. S’il pouvait exister une forme visible d’alternative à l’accouchement, je continue de croire qu’en plus d’une expérience intense pour chaque femme voulant y accoucher, ça serait une sacré avancée pour la liberté de la femme !

Et toi tu y crois ?

Debohra

Mon accouchement en Maison de Naissance http://debobrico.com/2018/05/22/mon-accouchement-physiologique-en-maison-de-naissance/

Le site des Maisons de Naissance http://accoucher-maison-naissance.fr/

Ma chère Débohra,

Je serai brève aujourd’hui, une fois n’est pas coutume…

Tu le sais, je partage complètement ton avis.

J’aimerais juste souligner ton propos de mon expérience personnelle récente.

J’ai 42 ans, 3 enfants. Pourquoi donc en voudrais je un 4ème?

Il y a quelques mois, après deux échographies, une erreur de datation et de diagnostic on m’a annoncé une deuxième fausse couche.

Pour le corps médical, il fallait que j’aille le jour même je cite « me faire enlever tout ça » à l’hôpital.

Moi, j’avais besoin de temps pour digérer cette triste nouvelle et surtout je souhaitais que mon corps fasse seul ce travail.

Je précise que cette soi disant fausse couche ne présentait ni risque, ni complication.

Je suis passée tour à tour pour une emmerdeuse et une inconsciente et surtout je leur faisais perdre un temps précieux.

Aujourd’hui je suis enceinte de presque 4 mois d’un bébé qu’on a voulu m’aspirer trop rapidement…Par ce que c’est le process à suivre, par ce que je n’étais qu’un numéro, par ce que mon ressenti importait peu.

Je t’embrasse de tout mon coeur

Elisa

24 Comments

  1. Ma belle sœur a accouché dans une maison de naissance (la seule à Paris) et ça s est très mal passé pour elle. La sage-femme pas trop dispo les a laissés seuls se débrouiller, comme si elle était saoulée d’avoir été dérangée la nuit. Ma belle sœur a accouché dans l’eau et a fait une grosse hémorragie lors de la délivrance. Ca a été très dur à vivre physiquement et psychiquement et on leur a demandé de partir assez vite chez eux. Ils ont réussi à rester jusqu au lendemain matin en insistant un peu tellement elle était mal, mais c’est tout sauf humain comme accompagnement. On ne sait pas ce qui peut se passer lors d’un accouchement, on ne maîtrise rien. Il y a de nombreux imprévus risques, et tous les accouchements ne se passent pas forcement bien, même si la grossesse s’est bien passée. Je pense qu’il faut plus apporter d’humanité dans les hôpitaux, avec des sages-femmes mieux formées à l’accompagnement psy, plutôt que de créer ces maisons de naissances qui me font très peur compte tenu de cette expérience dans mon entourage. Je précise que ma belle sœur a accouché une deuxième fois après ça dans un hôpital et que le médecin lui a sauvé la vie, avec celle de son bébé en programmant illico une césarienne, la petite avait un retard de croissance in utéro, elle a accouché un mois avant terme. Si il n’avait pas opéré, elles auraient pu y laisser la vie. L’hôpital sauve plus qu’il ne condamne. Oui il y a tjrs des erreurs médicales, mais ces maisons de naissance sont tout sauf « safe ».

  2. Merci à Deborah pour cette lettre et dieu que je suis heureuse pour vous, Elisa que vous aillez été contre l’avis et les recommendations du corps médical. ❤️ Je ne sais pas si c’est de la lassitude de leur part, un manque de temps, de conscience, de connaissance ou autre chose mais ils oublient, parfois, l’impact immense qu’ils ont sur la vie des gens. J’en ai fait l’expérience puisque mon père tellement détruit par la façon dont les médecins l’avaient traité lors de son premier cancer a refusé de se faire soigner lors de sa rechute. C’est une longue et douloureuse histoire qui n’a peut-être pas vraiment sa place ici. Mais je voulais juste dire que je suis contente que vous aillez respecté votre choix et que la vie aie gagné ❤️

  3. Je vous écris du Brésil, où à peu près tout ce que dit la lettre de Deborah est vrai. rajoutez à ça un taux de cesarienne três elevé et une santé publique tres precaire. celles qui ont les moyens peuvent se permettre um accouchement respectueux, soit à l’hopital, soit à domicile. ici dans ma ville on n’a qu’une Maison d’accouchement publique et une privee qui vient tout juste d’ouvrir. le discours de l’accouchement respectueux, avec la femme au centre des decisions, est encore recent, mais cueuille déjà ses fruits.
    Elisa, je vous souhaite une grossesse tranquille, et si Je peux me permettre un conseil (mais je crois que vous y etes déjà), lisez, lisez lisez beaucoup, informez vous. Et surtout choisissez une équipe de toute confiance pour accompagner votre accouchement. informées, on peut prendres les rênes de notre corps.
    um grande beijo!

  4. C’est un beau projet que ces maisons de naissance, bon courage à Debobrico pour son défi de faire avancer les choses en ce sens.

    J’ai eu la joie d’avoir deux grossesses et deux accouchements par voie basse, peu médicalisés. Mais c’est vrai que pour le premier, la dame présente était gênée que je crie, voulait que je m’appuie sur elle pour pousser alors que je sentais que j’avais besoin des étriers pour faire une vraie poussée… Et ne m’a pas dit qu’elle faisait une episio pour aider mon fils à naître. Sur le moment je ne l’ai pas mal vécu, j’étais fatiguée, il fallait qu’il sorte, mais après je me suis dit qu’elle aurait pu expliquer son geste. Mais c’était une belle première expérience, sans péridurale (pas eu le temps de la faire, j’avais eu trop mal à la pose du cathéter que l’infirmière à foiré que après je suis allée me détendre en baignoire et puis tout s’est enchaînée… Tant mieux !).
    Pour ma fille, j’étais tellement détendue que j’ai pris mon temps et j’ai finalement accouchée en solo dans mes WCs avec mon conjoint qui était dans le salon à gérer mon grand et contacter les pompiers… Et finalement, à faire ça en solo, et bien j’ai pas eu peur, j’ai géré à quatre pattes et ma fille est sortie en deux secondes et c’était un beau moment… J’avais lu justement qqs tps auparavant sur Twitter qu’un accouchement rapide chez soi était un accouchement qui se passait bien, qu’il ne fallait pas couper le cordon et mettre l’enfant au sein et au chaud était le seul truc à faire. Du coup c’est ce que l’on a fait et quand le samu est arrivée ma fille mangeait et il n’y avait plus qu’à couper le cordon.

    Alors je ne fais pas la promotion de ce type d’accouchement, mais finalement si ça se présente, il faut juste se dire que l’on est capable de gérer ça comme nos ancêtres. J’ai eu la chance d’avoir deux grossesses sans risque, sans difficultés et je suis fière que ma fille soit une fusée et qu’elle m’ait offert ce cadeau de me prouver que j’étais capable de la faire naître.

  5. Je suis mère de deux enfants et je n’ai pas vécu ces deux grossesses de la même façon !
    Pour la première, je me suis laissée porter… je n’avais pas vraiment réfléchi à ce que pouvait être une grossesse et un accouchement…
    En plus, j’ai changé de région pendant cette grossesse et j’ai dû trouver un obstétricien à la dernière minute !
    Le médecin s’est avéré être un boucher qui n’en avait rien à faire des femmes… il m’a laissée dépasser le terme de 5 jours, pour provoquer l’accouchement. L’anesthésiste qui m’a fait la péridurale a été odieuse avec mon mari et moi, elle a dosé trop fort. Résultat, je ne sentais plus rien et étais dans l’incapacité de pousser !
    Heureusement que j’avais une sage-femme formidable qui m’a aidée et a refusé de suivre les ordres de l’obstétricien, à savoir de m’appuyer sur le ventre !
    Ma fille est née à 5kg et 56 cm!
    J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir faire passer un bébé de ce gabarit par voie basse !…
    Pour ma deuxième grossesse, j’ai été beaucoup plus actrice, j’ai choisi l’obstétricien, la sage-femme pour faire la préparation et je n’ai pas vécu du tout l’accouchement de la même façon.
    Je suis d’accord avec cette idée que la grossesse est beaucoup trop médicalisée en France.
    Dans la grande majorité des cas, grossesse et accouchement se passent bien et ne nécessitent pas autant de médicalisation…

  6. Merci Déborah et Elisa pour ces messages… Tellement de vrai dans cet infantilisation de la femme face à son corps… Et au peu de place laissée à la nature (pour mettre au monde un bébé ou évacuer une fausse-couche). L’optimisation des processus et l’oubli de la dimension émotionnelle posent de nombreux soucis dans nos systèmes de soins actuels 🙁 espérons que les maisons de naissance pourront continuer

  7. Encore merci à TOI Deborah pour tout ce que tu fais pour les maisons de naissance. J’ai eu la chance d’accoucher à Pham et je ne souhaiterai accoucjrt ailleurs pour rien au monde ! Mille mercis pour ce texte et pour le partage ! Un très beau site à suivre

  8. Je ne suis pas maman. Je ne suis qu’une jeune ostéopathe, diplômée en juin. Ce qui m’a permis d’avoir mon diplôme c’est justement un mémoire sur l’accouchement, les positions pour accoucher, les possibilités laissés aux femmes et l’information (souvent bien trop légère) sur tout ce merveilleux processus qui conduit à la mise au monde du fruit de l’amour. Je me retrouve énormément dans ces écrits. Si seulement toutes les femmes pouvaient avoir accès aux possibilités qui s’offrent à elles, qu’elles puissent vivre et investir leur grossesse et leur accouchement dignement..
    Merci pour ce message si touchant et si emprunt d’émotions..

  9. Moi je trouve que vous vous trompez de combat… On parle de maltraitance dans les hôpitaux, de personnel médical directif et brutal dans ses propos.
    Pourtant les études médicales sont tellement sélectives que personne n’a choisi ce genre de carrière par hasard ou par défaut. Il faut avoir la vocation Pourquoi cet attrait pour les maisons de naissance ? Parce que ce sont des lieux ou on a le temps, peu de patientes et du personnel l’écoute. Super pour celles qui peuvent y accéder et tant pis pour les autres ? Celles qui habitent trop loin, celles dont le bébé est en siège, celles qui ont un diabète gestationnel, celles qui ont dépassé le terme…
    Moi je crois que le vrai combat c’est de rendre humain les mater classiques, pour que le personnel ait le temps de parler avec les patientes, des salles « physiologique », des baignoires etc… parce qu’abandonner ces mater publiques à leur sort pour se replier sur une solution confidentielle reservee à certaines patientes c’est renoncer à une certaine vision du service public…

  10. J’ai accouché 2 fois en hôpital et je déplore la sur médicalisation, les interventions qu’on nous pousse à accepter, le manque de temps du personnel et la non écoute du ressenti de la maman (pourtant la principale concernée !).

    Pour mon premier accouchement, j’ai tout subi, malgré un projet de naissance bien ficelé : la péri qui a ralenti le travail, du coup injection d’ocytocyne pour accélérer, la position inconfortable sur le dos, le monito bien relou, l’épisiotomie de 8cm … je souffre encore de ma cicatrice !
    2 ans plus tard, je m’étais documentée, je me sentais forte et sûre de moi, résultat : j’ai refusé le monito, j’ai refusé les touchers vaginaux, et j’ai accouché à 4 pattes … Les sf sont ensuite venues me remercier pour de leur avoir permis de vivre cet accouchement « hors norme » mais en me disant quand même que si toutes les femmes faisaient comme moi ça serait compliqué (parce que j’ai beaucoup sali la salle – je n’arrêtais pas de bouger – parce que j’ai bcp crié, parce qu’elles n’ont rien pu gérer).

    Et une amie sf en hôpital m’a dit un jour, alors que je m’étonnais du fort taux de peridurale et d’épisiotomies : il faut bien justifier la présence des 2 anesthésistes qu’on rémunère 24h/24h (ils sont tjrs à 2), et chaque acte (épisio, points de suture, forceps, …) est facturé à la sécurité sociale …
    Une femme qui accouche de façon physio coûte cher (elle mobilise un lit, les repas, le personnel) mais ne rapporte pas beaucoup !

  11. La surmédicalisation a sauvé ma vie et celle de mon enfant. J’ai fait de la pré-éclampsie tardive ( le jour de mon accouchement cela a été décelé) et j’ai eu un décollement rétro-placentaire et si je n’avais pas eu cette césarienne en urgence, mon enfant ne serait pas là. Alors, par ma propre expérience, je sais que je ne prendrai jamais le risque d’accoucher dans endroit différent d’un hôpital qui a un un niveau 3.

  12. Bonjour!
    Je suis maman de deux petits garçons, nés en Suisse où nous vivons tous! Ici les maisons de naissance existent depuis plusieurs années déjà et commencent à entrer dans « l’inconscient collectif ». Leur fonctionnement est très réglementé et permet d’éviter des dérives. Elles doivent se situer dans un rayon de maximum 10 minutes de trajet d’un hôpital avec maternité par exemple et les grossesses à risque ne sont pas suivies en maison de naissance. Au moindre souci les sf sont tenues de faire transférer les femmes vers l’hôpital.
    A titre personnel j’ai vécu mon premier accouchement en hôpital, un accouchement physiologique, superbe…. mais en hôpital… avec le petit déjeuner qui arrive pile poil à 7h quand bébé (et maman ) vient enfin de s’endormir 15 minutes auparavant…. Pour mon deuxième accouchement j’ai fait le choix d’aller en maison de naissance. Je n’avais rien à reprocher à l’hôpital pour mon premier accouchement et pourtant quelle différence en maison de naissance!!!! Le souvenir de cet accouchement, de la beauté et l’intensité de ce moment me met encore des papillons dans le ventre! Le respect de mon corps, la douceur des sf qui savaient juste être là, poser une main douce et encourageante sur mon corps en travail, me faire passer cette belle énergie et cette Confiance surtout… me rappeler que j’étais capable d’y arriver, que nous en étions capables le bébé et moi…. et puis cerise sur le gâteau, lorsque mon doux bébé était sur moi, elles ont attendues que nous soyons prêts tous les deux, les trois même avec le papa, à couper le dernier lien qui nous unissait dans cette grossesse! J’ai pu savourer en pleine conscience ces derniers instants reliée à celui qui allait être mon dernier bébé et ça c’est le plus beau cadeau que la maison de naissance ait pu m’offrir!
    Deborah, ne perds pas espoir!!! Ton combat est magnifique!
    Marie

  13. Pour ma première fausse couche on ne m’a pas cru lorsque je me suis présentée aux urgences gyné. J’ai du insister pour avoir prise de sang et écho…verdict 3 mois et un coeur qui s’était arrêté il y a plusieurs semaines. Spirale infernale avec mon gynéco qui me demande vous voulez que ça se passe comment? Pardon? C’est à dire? Bon bah on programme un curetage dans 1 semaine. Quoi? Je vais rester avec mon enfant sans vie tout ce temps?? 2 jours après la nature faisait son travail pour expulser ce foetus sans vie dans d’horribles souffrances. Curetage en urgence. 6 mois après 2nde fausse couche même gynéco et on me dit bah on commence à faire des recherches au bout de la 3ème. C’est comme ça…bref j’ai changé de gyné et ma 3ème fausse couche entre mes 2 enfants je l’ai vécue tout autrement car j’avais en face de moi un professionel qui a su trouver les mots.

  14. Merci pour cette lutte Debohra,! Pour qu’enfin chaque femme puisse être libre de choisir librement et de façon éclairée et parfaitement consciente l’endroit et la façon dont elle mettra au monde son enfant. Pour ma part j’ai 4 enfants, j’ai eu mon premier à 18 ans (en 2005) de façon “basique” avec une péridurale en position gynécologique, j’ai également eu une petite épisiotomie. Sur le moment je n’ai pas eu de ressenti particulier mais avec les années j’ai pris conscience que je n’avais pas été actrice de cet accouchement, je me suis laisser dicter mes actes et mes gestes. Pour les deux accouchements suivants (2013 et 2016) j’ai eu des accouchements en maternité mais physiologiques et respectés, sans péridurale, dans les positions où je me sentais le mieux sur le moment etc. Mais là encore quelque chose me «manquait », et c’est ainsi que nous avons décidé de mettre au monde notre petite dernière en janvier dernier à domicile, accompagnés d’une sage femme formidable. Je pense que si il y avait eu des maisons de naissance c’est la bas que j’aurais eu mes deuxième et troisièmes bébés, mais l’AAD a vraiment été une expérience incomparable. Et la aussi c’est un combat car la situation des sage-femmes le pratiquant est très précaire, il y a en France une vraie chasse aux sorcière à leur encontre.. Alors merci à tout.es celle.ux qui se battent pour que mon ait le choix. Et Élisa je te dis ici toute mon émotion à la lecture sr Instagram de l’histoire de ta fausse couche qui n’en était donc pas une, ça m’a beaucoup émue. Je te souhaite une merveilleuse grossesse et la plus belle des rencontres avec ton petit bébé « miracle » ♡

  15. Bonsoir Elisa,
    J’ai trois enfants. J’ai accouché de ma première fille en France dans un hôpital et quand j’ai su que j’étais enceinte de ma 2eme et que j’allais accoucher au Québec, suite à notre immigration, je me suis tournée vers les maisons de naissance de la ville de Québec. Quel bonheur ici de pouvoir choisir son lieu d’accouchement (hôpital, maison ou maison de naissance) quand la grossesse n’est pas à risque. Il existe beaucoup de partenariats entre la France et le Québec et peut être que la France pourrait s’inspirer de ce qui se fait ici. Si tu as besoin de contact ici, tu peux me demander. Félicitations pour ta grossesse.! Je n’ai jamais commenté sur ton blog ou sur Instagram mais je te suis depuis longtemps. Bravo encore pour tout ce que tu entreprends.
    Marjorie

  16. Bonjour Anne,
    J’ai également vécu une grossesse compliquée (à l’instar d’Elisa, on a annoncé une fausse couche qui s’est révélée fausse), puis j’ai dû passer 2 mois allongée, pour accoucher un mois plus tôt que le terme. J’ai eu de la chance d’être entourée par une équipe médic

  17. pardon, le message est parti trop vite !
    par une équipe médicale compréhensive et humaine.
    Cependant, je pense qu’il faut soutenir les structures qui permettent aux parents dont la grossesse se passe sans faille de vivre leur accouchement comme ils le souhaitent dans le respect et la douceur, sans médicalisation nécessaire.
    Et je pense qu’il est temps que les femmes se réapproprient leur corps, et reprennent confiance en leur capacité à donner la vie !
    Merci en tout cas pour ce partage.

  18. Morgane, ce que tu dis est très intéressant. N’hésites pas à me contacter via le formulaire de contact sur accoucher-maison-naissance.fr
    car je cherche justement à publier un article sur les positions. Tu es peut être la bonne personne

  19. Tellement d’accord ! Choisir d’accoucher comme on le veut est fondamental. Comme toujours il faut souvent se battre, mais quand on y arrive c’est fantastique ! J’ai choisi d’accoucher sans péri, juste avec mon mari (mais à l’hopital) pour mes deux enfants. Oui c’était dur, oui ca fait mal mais quelques années après, ce dont je me souviens c’est cette immense force du féminin, cette sensation profonde d’avoir fait quelque chose de si naturel et pourtant de si grand, par moi, pour moi. C’est une force que je porte désormais avec moi au quotidien et dont je me souviens lorsque j’ai un coup de mou ! Alors oui, encore une fois et toujours, il faut se battre pour la liberté des femmes de choisir pour elles-mêmes ! Merci Debohra, merci Élisa !

  20. J’habite au Québec, où nous avons la chance d’avoir 3 choix: la maison, la maison de naissance ou l’hôpital. Les sages-femmes se sont battus ici pendant des années pour faire reconnaitre cette maison de naissance. Depuis 2003, c’est légal. Il faut s’inscrire sur liste d’attente. A Montréal, il y en a 5 sur l’île. 35 femmes par mois sont suivis, dans chacune d’entres elles. J’ai la chance d’avoir une place. Nous sommes autant accompagnés physiquement que psychologiquement, le conjoint ou conjointe également. Elles (et parfois Ils) sont formées pour justement apporter ce suivi supplémentaire personnalisé. Elles se déplacent 24h sur 24h, 7 jours sur 7 chez toi, si il y a le moindre problème. Un accouchement n’est jamais sans risque, peu importe l’endroit. Mais ne se sentir forcée de rien, c’est un bonheur. Sentir qu’on est entrain de vivre un miracle, et non se faire considerer comme une malade, c’est un droit.
    Merci pour ton article. J’espère que la France suivra le pas du Canada. Bien à toi Elisa.

  21. Un accouchement est physiologique jusqu’à ce qu’il ne le soit plus, malheureusement dans un cadre non médicalisé ceux là (même s’ils sont rares) peuvent mal se finir que ce soit pour la maman ou le bébé.
    Pour être et avoir été des 2 côtés de la barrière (regard médical et non pas gynéco ! et jeune accouchée), je ne conseillerai jamais à personne d’accoucher en maison de naissance je trouve l’idée belle et noble mais, en toute connaissance de cause , lorsqu’on sait « tout » ce qu’il peut arriver en dernière minute d’un accouchement, que ce soit pour moi, une amie, ou une patiente je ne pourrai jamais le conseiller !

  22. je souhaite juste ajouter que certaines maternité accompagne les femmes dans des accouchements les plus physiologiques possibles et natures, cela existe et dans un cadre sécurisé (gynéco et pédiatre pas loin si besoin)

    ps : je travaille dans une maternité qui a le taux le plus bas de césarienne et d’épisio de France (article Elle 2018) et où les violences obstétricales n’ont pas leur place.

  23. Le récit de Débohra est superbe, je viens d’aller le lire sur son blog. Quel beau combat. Je suis auxiliaire de puériculture, je suis censée savoir tout ça, mais je ne connaissais même pas l’existence des maisons de naissances. Je vais donc continuer mes recherches et explorer les sites mentionnés ici. A très vite Elisa.

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