Chère Elisa #3

In Humeurs
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Au cours des dernières semaines, des lettres de femmes et de mères sont arrivées de plus en plus nombreuses dans ma boîte mail, toutes avec des histoires qui nous ressemblent un peu à toutes, et en même temps des histoires particulières. Ces mots me touchent et parfois me bouleversent, et si je n’ai aucune légitimité pour donner un avis professionnel, je peux toutefois, donner mon écoute de femme et partager mon expérience avec celles qui parfois ont juste besoin de poser leur histoire.

Cette rubrique, est une table autour d’un thé, ou l’on s’asseoit pour discuter.

Merci à toutes.

Merci pour vos très nombreuses réactions au dernier article de cette rubrique. La jeune femme concernée m’a envoyé un long mail, très émouvant, afin de toutes nous remercier. Sa grossesse est annoncée, elle a également pris la décision de pratiquer l’haptonomie afin de se sentir d’avantage connectée avec ce bébé qui grandit en elle. Mille mercis pour elle.

Merci également à toutes celles qui m’écrivent, chaque semaine, je ne peux pas publier tout le monde, mais je fais de mon mieux pour vous répondre.

Aujourd’hui, voici deux nouveaux mails, écrits par une même jeune femme

J’ai pris soin de changer son prénom afin de respecter son anonymat.

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« Chère Elisa,

je vous lis déjà depuis 4 ans environ en ‘sous-marin’ sans jamais me dévoiler, toujours avec joie de découvrir votre univers réconfortant!

Votre nouvelle rubrique CHERE ELISA m’a donnée l’idée de vous écrire.

Je suis une maman séparée du papa de sa fille. Après une résidence alternée invivable pour ma fille qui avait mal au ventre à chaque changement de maison, j’ai pris la décision de ‘tout’ lâcher pour lui permettre une stabilité sécurisante.

Aujourd’hui je suis une maman qui voit sa fille ‘comme un papa’, un week-end sur deux et la moitié des vacances.

Aujourd’hui je suis une maman qui a une fille qui est re-devenue aussi joyeuse et épanouie qu’elle peut dans une situation de parents séparés qui ne se parlent pas.

Aujourd’hui je me sens enfin bien, j’arrive à ne plus culpabiliser et à surtout vraiment apprécier les moments passés avec ma fille.

Aujourd’hui je me dis que j’ai bien fait 😉 Le chemin était long (8 ans) pour en arriver là, mais j’ai eu de la chance d’avoir été bien entourée.

Aujourd’hui je suis prête à partager mes expériences.

Juste il y a des moments où je souhaite parler à d’autres mamans dans ma situation, das mamans qui voient leurs enfants ‘comme des papas’ qui paient aussi la pension alimentaire et qui vivent des injustices dues à cette situation (décisions prises sans respecter l’autorité parentale conjointe, à ne pas avoir accès aux compte-rendu du dossier médical de son propre enfant, etc)

J’ai vraiment du mal à trouver ces mamans-là, peut-être vous en connaissez?

MERCI DU FOND DU COEUR!!!

Laure

Chère Elisa,

j’ai oublié d’écrire aussi:

Aujourd’hui je refuse (oui) de parler au père sans témoin. Je me fais hurler dessus, insulter et juger dès que l’échange dépasse les 30 secondes. Le père ne répond pas aux invitations pour aller se parler lors d’une médiation familiale. J’en conclue donc que je ne peux pas « donner la paix » à quelqu’un qui n’en veut pas.C’est très dommage pour ma fille (car il y a plein de choses à discuter comme parents d’une fille de 11 ans) mais je me protège maintenant.

Merci de m’avoir lue 🙂 <3

Laure »
Chère Laure,
Ton billet m’émeut au plus haut point, le sujet de la garde des enfants après une séparation, me concerne de près tu le sais, et dans ce cas aucune décision n’est simple.
Ton mail m’inspire aussi d’autres choses, il soulève  des points importants comme la culpabilité des mères, le poids du regard des autres sur la condition de femme et de mère…
Je te trouve tellement forte, d’avoir pris une décision, qui finalement est si peu commune, je sais le sacrifice que cela représente. Evidemment les pères qui ne voient leurs enfants qu’une semaine sur deux ne sont pas moins malheureux, bien au contraire, mais je crois qu’il pèse sur les mères qui font ton choix une pression supplémentaire: l’oeil de la société.
Je suis heureuse de lire que ta fille est apaisée et j’espère malgré tout que tu réussiras à rétablir le contact avec son père. J’ai connu, avec le père de mon fils, de grandes périodes de froid et de colère et ce n’est bon pour personne.
Je crois que même les lectrices qui ne vivent pas ta situation peuvent réagir aujourd’hui: d’une part en donnant leur avis de femme et de mère, mais également en t’apportant un oeil neuf. Enfin, je crois que nous ne parlons pas seulement ici des mères qui ne voient leurs enfants qu’une semaine sur deux, mais aussi des difficultés à communiquer après une séparation,
ou encore du rôle qui nous est imposé à nous les femmes, non?
Je vous embrasse toutes.
A très vite
Elisa

41 Comments

  1. D’habitude je ne répond pas dans cette rubrique plus par pudeur qu’autre chose….Laure est une femme admirable que de courage d’avoir pris cette décision quelle preuve d’amour incommensurable pour ta fille!!!!!Je ne pense pas que j’aurais été capable de faire un tel choix….Que de parcours aussi dans ton cheminement sur la relation avec le papa comme tu le dis si bien  » je ne peux pas “donner la paix” à quelqu’un qui n’en veut pas »….Quelle force tu as en toi c’est merveilleux mais j’imagine que celle ci à été acquise au prix de grandes souffrances!Le chemin que tu as fait le papa aurait pu le faire mas toi tu as eu l’intelligence et le grand courage de le faire et c’est ca l’amour ce n’est pas le nombre de jours passés avec son enfant mas la qualité de ceux ci!Je me doute que certaines personnes doivent êtres belliqueuses et penser à tort que tu as choisis de moins voir ta fille par confort ce qui n’est pas le cas enfin j’espère que non et que tu as de la bienveillance autour de toi en tout cas je suis en admiration devant la femme que tu es tu peux être fière à 100% de la maman que tu es!

    • Merci Celine!!! Je ne me sens pas tellement forte mais je voulais que cette souffrance s arrete qui nous blocquait completement, ma fille et moi et meme toute ma famille proche.

  2. Bonsoir tout le monde,

    C’est un sujet si douloureux, la séparation, quand on a des enfants.
    Le père de ma fille m’a quitté le jour où je lui ais annoncé que j’étais enceinte.
    Depuis, la seule chose qui compte, mon seul baromètre, est le bien-être de mon bébé. Et pour moi, cela passe par une bonne entente avec le papa. Mais c’est un souhait réciproque, comme tu le dis si bien, tu ne peux pas faire la paix toute seule. Sache que malgré tout, cela reste je crois une relation plus ou moins douloureuse avec le père de son enfant, même qu’en « ça se passe bien »… C’est une blessure au fond de chacun, qui s’apprivoise, se réveille de temps en temps, selon la vie, les événements, une parole prononcée.
    Comme un deuil, cela prend du temps. Toi en tout cas, tu es une mère protectrice et bienveillante, n’en doute jamais. J’admire la décision que tu as prises pour le seul bien-être de ton enfant, tu es tout simplement une vraie mère.
    Sache aussi que rien n’est définitif, peut-être qu’avec le temps, le père sera ouvert au dialogue, quelque chose va se décoincer… Peut-être aussi qu’un jour ta fille fera le choix de vivre avec toi, pendant son adolescence par exemple. Tout peux changer, mais toi, garde le cap de penser en fonction du bien-être de ta fille. Courage, et bises à toi. On est plein à vivre des situations imparfaites, à chercher des solutions. Nos enfants grandissent à travers notre amour et même à travers nos erreurs.

    Claire

    • Merci Claire!!! Tu dis si bien « nos enfants grandissent a travers notre amour et nos erreurs ». J ai fait l experience que si on accepte ses erreurs et si on les explique avec des mots simples aux enfants, ca se passe bien. Le plus dur est de depasser cette culpabilite qui m a suivi longtemps.

  3. J’aime beaucoup ce que Claire a écrit juste avant : « nos enfants grandissent aussi même à travers nos erreurs ».

    J’admire le courage dont tu as fait preuve pour préserver ta fille, je ne suis pas sûre que j’en aurais été capable.

    Je suis une maman imparfaite et je me dis que c’est mieux ainsi, pour moi et pour mes enfants. Même si la vie n’est que compromis, l’essentiel est de garder le cap vers l’essentiel – tu sembles bien tenir la barre.

    • Merci Daphne!!! Personne n est parfait, tu as raison et heureusement! J apprends tous les jours et ca me fait plaisir.

  4. Je suis d’accord avec Elisa, le problème réside dans le regard de la société vis à vis de ces femmes!Etant moi-même maman, je te trouve tellement courageuse, d’avoir pu sacrifier du temps avec ta fille pour qu’elle s’épanouisse et au final votre temps partagé doit être bien plus savoureux et intense plutôt que beaucoup de temps avec une enfant en souffrance!
    Je suis également professionnel de santé et je veille toujours à contacter les deux parents , c’est obligatoire lorsque l’autorité parentale est conjointe…
    Bon courage

    • Merci stef, surtout pour le fait que tu communiques aux deux parents, tu ne peux pas savoir comment c est reconfortant de tomber sur des professionnels bienveillants!!!

  5. Bonjour
    Je m’appelle Céline et comme toi j’ai été une maman « un weekend sur deux ».
    Quand j’ai pris la décision de divorcer mon fils avait 5 ans.
    Nous avons dans un premier temps fait le choix d’une garde alternée.
    Cela ne lui convenait pas.
    C’est quand il commençait à être serein qu’il fallait repartir chez l’autre parent.
    Avec son père la communication est devenue impossible.
    Alors pour trouver une solution nous sommes passés par une médiation
    Plus jamais je ne revivrai cela.
    A chaque entretien j’avais droit à mon procès
    J’étais une mauvaise femme, une mauvaise mère
    Devant la haine de son père devant ce guerrier j’ai abdiqué
    Mon fils qui a toujours eu une relation très forte avec son père me demandait d’aller vivre chez lui.
    Je suis devenue une maman « un weekend sur deux »
    Le regard des gens est différent
    Vous n’êtes plus une « vrai » maman
    Il y a une sorte d’abandon pour certains
    J’ai appris a vivre avec ces regards
    Les années sont passées
    Ila grandi dans un environnement ou sa mère ne l’aime pas, ou sa mère est nulle….
    En sixième son père a voulu le mettre en internat
    Je m’y suis opposée et il est venue vivre deux ans chez nous.
    Son frère venait de naître j’ai cru que ce nouveau foyer lui apporterait de la stabilité
    J’ai eu tort
    Les portes qui claquent
    Les coups de pieds dans les portes
    La sonnette de l’interphone qui sonne sonne sonne
    Les insultes
    Les cris
    Le petit frère apeuré qui pleure et hurle
    Voila comment ici cela s’est passé.
    Il est reparti chez son père
    Ne souhaite plus me voir
    Je lui écrit toutes les semaines
    Chaque histoire est différente
    Mais je me suis reconnues dans la votre
    Je vous souhaite de beaux jours
    Du soleil et del’amour.

    • Chere Celine, quelle souffrance. J ai le coeur serre en lisant le commentaire. Votre fils souffre aussi, beaucoup je pense et il n a pas votre force de maman. C est cette force qui va le faire revenir vers vous. Merci Celine, je me sens beaucoup moins seule!!!

  6. Bonjour Laure,
    Je ne pense pas pouvoir t’être d’une grande aide, mais je peux te dire qu’il y à un certain nombre d’année j’était l’enfant aux parents séparés, aux parents en bagarre, aux parents qui expliquent que c’est pour toi par ce qu’il t’aime et qu’il ne peuvent pas te laisser même si eux tes parents ils ne s’aime plus plus du tout.
    Je me souviens des juges, je me souvient des psychologues, je me souviens que tout le monde avait un avis, je me souviens des pleurs et des cries.
    Je ne me souvienT pas du tout que mes parents ai pu s’aimer, s’aimer si fort qu’ils ont eu deux enfants.
    Mais un jour mon père a lâché prise, il a rendu les armes.
    Et grâce à ça les rires sont revenu et petit à petit une deuxième famille c’est greffer à la première, plus d’amour plus de joie, plus de soeur.
    Grâce à ça, j’ai à nouveau aimé mon père, je peux affirmer aujourd’hui que s’il n’avait pas décidé de nous laisser et de mettre fin à cette violence omniprésente s’il n’avait pas eu cette acte d’amour insensé aujourd’hui je continuerait a dire que je n’ai pas de père.
    Je suis moi même maman depuis quelque mois et je réalise chaque jours ce que ça coute de laisser son enfant.
    Mais un jour ton enfant pourras lui même décidé d’être auprès de toi, et surtout surtout il prendra conscience de la paix que tu lui a rendu et de cet acte d’amour fou.
    Alors je salue ton courage et te remercie pour ce sauvetage d’enfance.
    Force et amour
    ****

    • Merci Madeleine, je n ai meme pas espere avoir un commentaire d un enfant dans la meme situation que ma fille. Je suis tres touchee d apprendre ce que tu penses, ca m aide beaucoup a comprendre les reactions de ma fille.

  7. Ici je commente en tant qu’enfant ( eh oui! ).Mes parents sont séparés depuis mes 15 ( je vais en avoir 30 ) et ne se parlent pas même lorsqu’ils se croisent au supermarché ( plusieurs fois par semaine pourtant.. ) ILs ne se disent même pas bonjour ! Pourtant ils ont vécu plus de 25 ans ensemble..je trouve ca fou et surréaliste à la fois.ET bien sur derrière tout ca beaucoup de peine et beaucoup de moments où je voudrais que ce soit plus simple.Je trouve le choix de Laure admirable..il doit en falloir du courage pour passer outre les remarques et les commentaires.. mais on dirait bien que sa fille est heureuse, enfin heureuse comme on peut l’être avec des parents qui se déchirent. alors je n’ai pas vraiment de solutions, juste des ressentis mais je lui envoie beaucoup de courage et de force 🙂

    • Merci Pauline, de connaitre des temoignages qui sont vus avec ´les yeux de ma fille´ m aident beaucoup. J espere que vous allez bien et que vous pouvez pardonnez a vos parents.

  8. Bonjour Laure
    Dans mon cas c’est la justice qui m’a retiré la joie de vivre et d’exister :mes deux filles il y a 4 ans, car après deux annees de garde alternée je demandais leur garde pleine pour négligence physique et maltraitance psychologique.Ce qui en toute objectivité etait/est vrai!
    Contre l’avis de l expert mandaté par le JAF meme.
    Conflictuelle fut le motif.
    Face à un pervers tout puissant dans sa région j’ai préféré fuir et quitter le pays.
    Planche de salut transitoire, car dès lors la détresse de mes filles me fustige.
    Que faire quand la justice est corrompue, que les messages adresses aux dirigeant restent lettre morte et qu’au final tout le monde s’en fout?
    Je suis tombée gravement malade suite à mon départ.
    Comment trouvez vous cette force qui semble etre bien présente et puissante en vous?
    Plus j’écris et plus je me dis que toutes ces situations sont « dingues ».
    Oui je connais le regard des autres qui ne te connaissent pas personnellement face a cette situation….
    Par contre je ne connais pas le regard apaise et la joie chez mes filles de 11 et 9 ans maintenant.
    Je connais leur détresse et leur résignation.
    Des semaines aux mois sans nouvelles.
    Mes enfants n’auront pas eu d’enfance .
    Comment fais tu?
    Merci aussi aux feed back des enfants du divorce qui sont tres intéressants et utiles aux parents dans nos situations resoectives

    • Chère Anne,
      Je me permets de rebondir suite à votre message. J’ai beaucoup étudié et travaillé sur la problématique des pervers narcissiques. J’en ai plein ma famille… Si vous souhaitez échanger plus à ce sujet, vous pouvez me contacter veronique.lautier@gmail.com. Bien à vous, V.

      • Bonsoir Véronique
        Peux tu me dire si un pervers narcissique manipule son entourage, son enfant ? Cela fait il partie de sa façon d’agir ?
        D’avance merci

        • Bonjour Céline,
          Oui, sans aucun doute. Il y a beaucoup à dire sur ce sujet, et je ne sais pas si Elisa souhaite que l’on en parle ici. Je suis à ta disposition par email. Tu peux aussi aller voir http://isabellenazare-aga.com/les-30-caracteristiques-du-manipulateur/ et http://www.audonia.eu/ pour une aide plus personalisée. Ce que je voulais partager ici c’est que l’on peut s’en sortir. Et retrouver une liberté et confiance en soi. Et renouer avec ceux qui ont été éloignés par ces personalités toxiques. Bien à toi, Véronique

          • Chere Anne, je suis incapable de mesurer ta souffrance, je pense que tout c est ecroule pour toi. Je suis comme Veronique qui dit qu on peut s en sortir, les pervers ne le sont pas avec tout le monde!!! Ce qui m aide beaucoup c est de me dire qu un jour ma fille va se poser des questions et elle va pouvoir faire la part des choses. Peut etre souhaites tu que nous nous echangeons en dehors du blog? petitpoucedanslaforet@gmail.com

  9. Étrange… J’ai lu votre histoire et j’ai eu le sentiment qu’elle ne me concernait pas, j’ai pas fait le lien tout de suite.
    Étrange, car je suis la fille d’une maman qui vivait avec ces enfants « comme un papa », un week-end sur deux et la moitié des vacances. Quand j’ai lu votre histoire, j’ai même pas pensé à ça.
    Je n’ai jamais considéré que j’avais une maman à temps partielle. Juste une maman avec qui on passait des supers moments…

    • Ohhh Annie, merci. C est si bien dit, j espere que ma fille sent la meme chose.

  10. Je trouve que c’est tellement fort de dire
    Pour le bien de mon enfant, je fais le choix de moins le voir et de le laisser vivre ailleurs.
    C’est ça, la maternité.
    Le regard des autres est parfois pénible … mais on n’est pas comptable de ses choix devant les autres et on ne sait pas ce qui se passe dans les foyers … qu’ils soient bien pensants ou pas !
    Je tire mon chapeau à Laure …
    Les enfants ne raisonnent pas en comptable … ils ont une mère et Annie a trouvé les mots pour le dire !

  11. Hello Elisa, hello Laure!

    Je suis une « enfant du divorce ». Je trouve cette expression très laide, comme si tout à coup on était plus les enfants de ses parents mais ceux du divorce?
    J’ai longtemps eu des problèmes de « place » et de légitimité. Quelle légitimité y a t-il encore à être en vie quand ceux qui vous ont voulu ne s’aiment plus, se détestent?
    J’ai longtemps, toute mon adolescence en réalité, eu mal au coeur à Noël, parce que l’un deux me manquait. J’avais du mal à aller le week-end chez mon père parce que ma maman m’avait toujours dit qu’il était bien content de nous avoir seulement le week-end, qu’il ne voulait pas s’occuper de nous…
    J’ai appris à 21 ans de la bouche de mes grands-parents que mon père pleurait parfois quand il nous ramenait, mon petit frère et moi, le dimanche soir. ..
    Mon père est quelqu’un qui ne parle pas beaucoup. Ma maman a besoin de parler, parler, parler…
    Aujourd’hui j’ai 35 ans, deux enfants, un compagnon. J’ai fait la paix avec tout ça. Vraiment. Mes parents sont qui ils sont, comme ils sont. chacun ses qualités et ses défauts. Et malgré tout, malgré les erreurs, ils ont toujours été là, l’un comme l’autre. J’ai été une enfant aimée je le sais.
    J’ai de bonnes relations avec mes deux parents. Mon papa, avec qui j’ai peu communiqué adolescente, que j’ai vu beaucoup moins, est celui dont je me sens le plus proche. Par affinité de caractère peut-être, mais surtout aussi parce qu’il n’a jamais rien forcé. Jamais. Et je ne l’ai jamais entendu dire un mot négatif sur ma mère. Jamais.
    Ce n’est pas le temps passé ensemble qui compte. C’est la présence. La présence dans le sens où, toujours, je sais qu’il a été à mes côtés.
    J’ai fait la paix, ce qui ne m’empêche pas d’avoir le coeur un peu serré et les yeux un peu humides en écrivant ces mots.
    Mais ce que je voulais vous dire surtout, c’est que les enfants savent ce qui compte.

    • Melanie, moi aussi je pleure en lisant le commentaire. C est magnifique que vous ayez pu faire la paix avec vos parents, oooouuuuuufffff quelle force et quel recul vous avez du prendre. MERCI!!!!

  12. Lorsque j avais 11 ans ma meilleure amie qui avait 11 ans également m a annoncé que ses parents divorcaient. J étais très proche de sa famille , y allant preque tous les week ends. Le papa a finalement gardé la maison et c est sa maman qui est partie elle a changé de région à plus de 700 km et fait une reconversion professionnelle . De mon regard d’enfant je n ai jamais pensé qu elle abandonnait son foyer juste qu elle avait décidé d être heureuse. Je la voyais encore car je fus invitée durant les vacances scolaires. Mon amie et sa petite soeur ne voyait leur maman que durant les vacances scolaires. C était des moments joyeux, sa maman avait un nouvel amoureux , un nouveau métier qui la passionnait. ..en fait je pense que pour être heureux les enfants ont juste besoin de sentir leurs parents heureux , peu importe la distance ou le temps. Ma copine a grandie de manière très épanouie elle a fait de longues études et est partie aussi à l étranger.

    • Melle.crayon, merci pour ce temoignage a travers les yeux d enfants. Ca me rassure!!!

  13. Bonsoir Laure,
    On ne connaît pas les épreuves auxquelles la vie va nous confronter, mais j’espère que je saurais faire face avec autant de responsabilité que vous à celles que je pourrai rencontrer. Je trouve votre choix vraiment à la hauteur du rôle d’une maman. Si seulement plus de parents pouvaient faire, à ce point, de l’intérêt de leur enfant la priorité ! Il me semble dommage que la médiation familiale ne soit pas mieux reconnue (rendue obligatoire ? Je ne sais pas) je crois que cela pourrait apporter de l’apaisement ds bien des situations ..
    Je vous souhaite en tout cas tout le bonheur possible pour la suite !

    • Merci Manuella! La vie nous apprend bien des choses, pour moi elle est belle et cruelle. C est bien ainsi, je n aurai jamais cru de devoir prendre un jour toutes ces decisions. J ai pu pourtant car j ai vraiment eu de la chance d avoir un entourage bienveillant!!!!

  14. Laure!
    Quel courage! j’y ai pensé aussi, à une époque, quand le père demandait une garde partagée après 6 années d’absence, que les filles refusaient cette vie à moitié… J’avais pensé tant pis, je suis tellement contre cette garde alternée que je vais proposer qu’il les prenne tout le temps. Et puis je ne l’ai pas fait, j’ai été incapable de me priver d’elles, et c’était sûrement un choix très égoïste. Moi, je n’ai pas eu la force. Mais toi oui, je te dis bravo, je t’embrasse fort.

    • Ludovica, merci, je t embrasse aussi. Si tes filles sont heureuses ainsi, tu as bien fait!!!

  15. Chère toi, que je n’appellerai pas Laure puisque ce n’est pas ton prénom, mais à qui je pense comme une sublime Maman,
    J’ai fait le même choix que toi, il y a quelques années maintenant, face à la guerre, à la souffrance et à un déménagement du père de ma fille qui n’envisageait pas qu’elle ne le suive pas.
    Je l’ai fait en toute conscience, alors même que je venais de mettre mon second enfant au monde, le grand écart certes mais réfléchi. Le grand écart et la douleur, la peine, les larmes mais les yeux dans les yeux, honnête avec moi-même et avec ma fille.
    Pour moi le bonheur n’a pas été au rendez-vous et ma princesse d’amour a souffert. Aurait-elle souffert aussi si je m’étais lancée à corps perdu dans une bataille sanglante pour avoir sa garde, sans nul doute. Aurait-elle souffert davantage? Je ne sais pas.
    Mais je sais que si la route n’a pas été facile, il y a une chose que nous n’avons jamais perdue elle et moi c’est la force de cet amour inconditionnel, c’est le respect mutuel que nous nous portons et la confiance, l’absolue confiance de moi à elle et d’elle à moi.
    Cette confiance qui aujourd’hui, associée à sa force, nous permet de tenir face à sa maladie.
    Et aujourd’hui alors qu’elle est revenue vivre auprès de moi, je mesure à quel point pour moi être mère c’est aimer de manière inconditionnelle, aimer au-delà de son propre bonheur, aimer avec bienveillance.
    Et, je crois, que si l’on reste juste alors on est dans le vrai. Il n’existe pas de monde parfait mais être à sa place et l’assumer s’en rapproche.
    Bravo à toi Laure, je t’aime d’amour d’aimer ta fille de manière aussi bienveillante. Et plein plein de courage pour les jours sans.

  16. Je suis admirative par ce choix que vous avez fait. Avec tout le poids affectif et celui de la société.
    Je trouve que trop souvent l’enfant n’est pas au centre des réfléxions. Je ne parle que des questions de séparations où les enfants sont pris en otage (au sens figuré) par des parents en souffrance où ils sont les outils pour faire souffrir l’autre à la hauteur de sa propre souffrance.
    Je parle de choix plus vastes intimes ou général : aménagement d’une école, choix du mode de garde, organisation du quotidien… Parfois je suis étonnée que beaucoup d’éléments sont pris en compte, mais pas les principaux bénéficiaires : les enfants.

    Et encore une fois, Laure, faire le choix de moins voir son enfant, pour l’équilibre de l’enfant, ça me bouleverse. Autant d’amour, d’altruisme et de générosité… Les mots me manquent.

    • Pétunia, merci pour cette compassion qui me touche beaucoup! Je ne me sens pas extraordinaire. Mais je voulais juste que cette souffrance mutuelle et latente s’arrête. Je n’y suis pas arrivée seule, car j’ai une famille de sang et une famille de coeur très présente, j’ai eu beaucoup de chance 🙂 Et aujourd’hui, ma fille et moi vont bien, même très bien. Et les attaques du père ne m’atteignent plus.

      Ce qui me révolte par contre, c’est justement cet injustice avec laquelle les enfants sont traités par les juges. Les raisons: trop de cas à juger, la facilité, que personne ne se sent concerné par les multiples cas d’enfants en souffrance, au tribunal les émotions et sentiments ne sont pas admis????? J’ai été mis en échec par un jugement d’entrée de jeu et comme le père était en droit de me demander, il a exploité cette voie au lieu de croire en son bon sens de père.

  17. C’est exactement ça, Seren. Les yeux dans les yeux et honnête avec soi-même! Et la confiance qui perdure, même si les autres essaient de la détruire! Merci de tes mots qui me font si chauds au coeur! Si le coeur t’en dit, peut-être nous pourrions continuer à s’échanger des messages? petitpoucedanslaforet@gmail.com

  18. Petit pouce de Laure je viens de t’envoyer un message et oui le coeur m’en dit!
    Et puis aussi Elisa, merci d’être là, d’être toi, d’être …Roh zut je ne trouve pas mes mots ce soir … Si imparfaitement géniale!!! MERCI ELISA

  19. Je trouve ce post tellement réel, et vous êtes tellement courageuse. Je ne sais pas si j’en aurais était capable.
    Les relations ne sont jamais simple, les miennes sont actuellement comme les vôtres mais la garde alterné pour ma fille est mise en place. J’espère pour vous que tous s’arrangera un jour.

    Et mille merci à Élisa, que je suit chaque jours avec un énorme sourire.

  20. Situation inverse mais un enfant que mon mari ne voit plus depuis bientôt 3 ans. Une pension absurde à payer vu que nous sommes 5, eux 2 et la maman un très très très gros salaire. Nos petits souffraient de cette situation quand le fils de mon mari venait. Lui sur Paris, nous sud ouest. Nous avons pris la décision de ne plus « l obliger » à venir, payer 360€ aller retour pour une semaine plus 130€ de pension, soit 490€ par mois pour ensuite quoi? Aucune discussion, rien, néant. C est dur comme décision mais je protège aussi nos 3 p’tits qui n ont rien demandé. Tribunal depuis 11 ans. Aucune discussion possible avec la maman et alors moi je n ai pas mon mot à dire. Un enfant bousillé au milieu. Qui vit reclus avec sa mère depuis 11 ans sans aucune vie sociale.

    • Eva, dur comme situation, oui! et puis comme chez moi, au tribunal je ne me sens pas du tout écoutée ni comprise, juste là pour payer…
      Aujourd’hui, j’y ai pris mon partie et j’ai de la pitié pour le pére, ses réations sont tellement infantiles… J’ai trouvé des moyens d’être en contact avec ma fille sans la voir et ça marche 🙂
      Si vous avez envie d’endiscuter, ce sera avec plaisir petitpoucedanslaforet@gmail.com

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