Chère Elisa…Pourtant son sourire me glaçait

In Humeurs
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Chère Elisa,

Merci pour cet espace de partage et toute la bienveillance que l’on peut y trouver.

Voici mon histoire: elle est arrivée un mardi matin et je me souviens que ma première réflexion a été de me dire qu’elle était jolie.

J’étais un peu anxieuse à l’idée de rencontrer cette nouvelle boss, je me demandais ce qui m’attendait, je n’étais pas vraiment rassurée.

Ce jour là, elle m’a beaucoup regardée, elle souriait et je me suis apaisée.

Elle ne m’a pas beaucoup parlé, pourtant elle parlait beaucoup, à tout le monde mais pas à moi.

Toute mon équipe l’a trouvé très sympa, très pro et je me suis dit que je me faisais sûrement des idées.

Les jours ont passé, sans que son arrivée change grand chose, elle ne me disait quasiment rien.

Alors j’ai continué comme si de rien n’était.

Pourtant son sourire me glaçait.

Et puis un jour sans prévenir, après peut être un mois de collaboration, j’ai été convoquée: sourire, regard franc, elle m’a expliqué tout ce qui n’allait pas chez moi.

Je me suis assise, la tête me tournait….Ne vous inquiétez pas Julie, je suis là, nous allons trouver des solutions.

Il n’y a pas eu de solutions, mais elle semblait à nouveau satisfaite, je me suis mise à guetter son contentement, à observer si elle souriait ou pas.

Je ne savais jamais.

Sporadiquement, alors que tout semblait aller, j’ai commencé à recevoir des mails, comme un jeu de piste: elle notait tout ce qui n’allait pas.

Pourtant devant moi, toujours ce sourire et les mots : « continuez vos efforts ».

J’ai commencé à avoir mal au ventre tout le temps, j’avais l’impression d’oublier des choses: tout ce qu’elle disait m’avoir pourtant signifier et dont je ne me souvenais pas.

J’ai tenu bon, avec le crédit de la nouvelle maison et les vacances d’été à financer, pas question de m’arrêter.

J’ai tenu bon.

Je me suis mise à faire de plus en plus d’erreurs selon elle.

Chez mes collègues c’était des détails à réajuster et moi je recevais des mails.

Le ton s’est durci, elle a commencé à montrer son agacement à mon égard: des soupirs en réunion, des yeux levés au ciel.

Sept mois après son arrivée, je n’avais plus aucune confiance en moi.

Tout cela a duré plus d’un an. Un an de boule au ventre, un an à perdre confiance insidieusement, à apprendre à devenir le mauvais élément.

Il n’y a pas eu de rebondissement, ni de jolie fin.

Il y a eu la lettre recommandée ou l’on m’a annoncé mon licenciement, après 18 mois.

Ce jour là, j’ai eu cette réaction incroyable de soulagement.

Un mois plus tard, lors d’un entretien, lorsque j’ai appris que l’on avait été séduit par mon profil; j’ai cru à une blague.

Et puis ce nouveau travail est arrivé.

Plus de mails à outrance, de sourire qui glace et d’incertitudes.

Je fais mon travail, mon patron garde la place qui lui incombe mais vient aussi de m’augmenter.

Cela ne l’empêche pas de me dire lorsque quelque chose ne va pas.

Je suis plus légère, plus sûre de moi et tellement meilleure dans ce que je fais…

Mais comme le milieu dans lequel j’évolue est tout petit, j’entends encore parler parfois d’elle.

Elle sourit toujours autant et depuis mon départ, trois nouvelles personnes ont été licenciées.

Merci d’avoir pris le temps de me lire.

Julie

 

29 Comments

  1. Votre boss a dû être recrutée pour licencier du monde. C’est une killeuse. Elle a réussi à totalement vous déstabiliser. Ce type de profil pourrait également avoir gain de cause sur moi. Ma confiance en moi peut vite être ébranlée.
    Vous avez dû passer 1,5 ans vraiment difficile. Je suis tout de même ravie de savoir que vous avez retrouvé du travail et que cela vous permet de retrouver confiance en vous. J’espère tout de même que cet épisode de vie ne vous a pas trop abîmée.
    Bien à vous.

  2. Comment ça peut exister des personnes comme ça , moi aussi une femme comme celle ci qui me ferais ce genre de réflexions m’aurais chamboulée! Elle m’aurai même poussée à bout avant même le licenciement je pense…

    Mais il y a quand même une fin heureuse, si vous n’aviez pas été licenciée ça aurai continué comme ça, et si vous aviez arrêtée le contrat vous n’auriez pas eu d’aide, et pas de prime de licenciement (j’espère que vous en avez eu une bonne!!!)
    Et puis vous avez trouvé un emploi ou vous êtes bien et ça c’est le vrai happy end !

  3. Chère Julie, merci pour votre témoignage. A aucun moment, dans votre lettre et dans les commentaires, on ne parle de « harcèlement moral » mais c’est de ça qu’il s’agit. Vous avez vécu un veritable harcèlement moral qui aurait pu mettre votre vie en l’air. Vous avez tenu bon jusqu’au licenciement (même avec des vacillements et ça se comprend!) et c’est la preuve de votre grande personnalité. Bravo!! Et bravo pour votre nouveau job où enfin on valorise vos compétences. Bonne continuation.

  4. Julie

    Je viens de vivre la même chose mais après seulement 19 jours après son arrivée, elle m’interdisait de lui envoyer un mail même lui adresser la parole. J’ai lancé une procédure pénale et j’espère réussir à passer à autre chose . Bon courage

  5. Chère Julie,
    Je m’appelle Julie moi aussi, et j’aurais pu écrire votre histoire.
    J’ai subi du « harcèlement » de la part de ma boss également, j’ai tenu presque 5 ans. Je ne suis pas fiere d’avoir tenu si longtemps, j’ai pris conscience après coup que j’avais infligé des supplices répétés à mon esprit et du coup à mon corps, à vouloir tenir à tous prix.
    Mais comme vous, un appartement, des charges, un enfant à élever seule….je me disais que cela allait passer, qu’il fallait que je sois forte…
    J’ai, comme vous, eu une opportunité de nouveau travail que je ne pensais jamais arriver, j’etais terrorisée malgré tout par le changement, de quitter un endroit et des « codes » connus finalement. C’est là la perversité de l’histoire….qui n’a d’égale que la perversité de ces personnes totalement malades.
    Cette personne a réussi à me mettre plus bas que terre, a me rendre presque dépressive, à force d’en remarques fausses et humiliantes, moi la Julie toujours de bonne humeur et dynamique. Et plus elle s’acharnait, plus je me démenais pour lui prouver qu’elle avait tort. Je tombais. Et me relevais à chaque fois. Un morceau d’estime de moi en moins. Peine perdue. C’était elle la malade, la mauvaise. Mais quand on est perfectionniste et tenace, on ne lache pas si facilement.
    Aujourd’hui, j’ai un nouveau travail, comme vous, avec un nouveau patron juste « normal », qui me dit ce qui va comme ce qui ne va pas. Je me reconstruis doucement. Et j’ai appris comme vous, car le milieu dans lequel j’évolue est aussi « petit », que depuis mon depart il y a 1 an, 3 personnes ont aussi été licenciées ou ont démissionné.
    Je vous remercie et vous félicite pour votre témoignage, je pense que nous serons nombreux(ses) à nous reconnaître.
    Bonne continuation!
    Julie

  6. J’ai connu cela moi aussi. De la part d’un homme. Dans l’armée. La place des femmes y est compliquée, encore plus dans un service d’homme. Heureusement j’avais des compétences qui m’ont permise d’avoir du monde derrière moi, puis comme je n’ai pas baissé les bras, c’est passé en commission. Il a été blâmé et j’ai changé de service. Cela n’a été que bénéfique, même si dans ce nouveau service j’ai eu du mal à faire ma place. On doit prouver deux fois plus qu’un homme que l’on mérite d’être là. Et quand je suis partie plusieurs années après pour suivre mon amoureux à l’autre bout du monde, j’ai été félicité pour mon travail et l’on m’a dit que j’étais bien meilleure que certains autres instructeurs. Et ça, après avoir vécu le harcèlement moral, et se faire démolir de jour en jour, c’est une belle victoire ! (Même si j’aurai aimé que l’on me dise cela avant que je parte !)

    Bravo d’avoir su te relever, et d’avoir su continuer à avoir confiance en toi.
    Surtout il faut garder confiance en soi dans ces situations, et s’entourer d’autres personnes. Communiquer. Et ne jamais laisser ces personnes vous démolir. Garder la tête haute, et continuer d’avancer .

  7. Nous sommes en 2018 et d’entendre ce genre de récit me fait rentrer dans une colère noire ! Comment peut on se retrouver à des postes de management et considérer ses collaborateurs de la sorte.
    J’ai travaillé dans une agence ou le responsable « régnait » en maître auprès de ses employés et particulièrement vis à vis des femmes. Malgré mon jeune âge il ne m’a jamais manqué de respect et me parlait mieux que certaines de mes collègues. Pourquoi ? Parce qu’une fois je lui lui gentiment souligné que sa façon de demander pouvait également s’accompagner d’un SVP ou d’un merci. D’abord vexé qu’une petite jeune se permette de relever ce genre de chose, puis quelques temps après il est revenu et s’est excusé.
    J’ai également une amie qui à vécu une histoire similaire à la vôtre. Une responsable qui ne cessait de la rabattre ou d’être exaspérer de ces moindres faits et gestes. Après une demande de mutation, elle a appris quelques temps après que son ancienne responsable avait décidé de faire carrière et d’abandonner tous projets d’enfants, mari, maison, … Son attitude résultait d’une jalousie envers les femmes qui réussissaient à mener carrière pro et vie perso !!
    En tout cas votre témoignage est un GRAND pas un avant et malheureusement ou heureusement (restons positif), vous n’êtes pas seule. Et quand je vois tous ces témoignages je me dis que le chemin est encore long mais qu’il faut garder espoir !
    Bon courage et bonne continuation Julie !

  8. Ravie qu’il y ait un dénouement heureux pour vous Julie !! Moi j’attends toujours la réponse de La personne qui sera séduite par mon profil, moi j’ai eu à faire à un pervers narcissique condamné pour harcèlement moral, mais le mal est fait, j’ai perdu toute confiance en moi professionnellement et avec ce chômage qui s’éternise, ça ne va pas en s’arrangeant…

  9. C’est toujours les mêmes histoires avec ces gens tellement gentils qu’ils font douter de tout, même des fois de l’autorisation de respirer…
    Je me dis qu’il y a toujours un retour de bâton…

  10. Bonjour Julie,
    C’est dingue comme la situation que vous décrivez raisonné en moi.. .car je vis quasi la meme chose.. cela fait 5 ans maintenant. Une responsable qui croit avoir tous les droits… qui contrôle tout. Ne délègue jamais. Est a l’affût de la moindre minuscule faille pour lexagerer et l’amplifier. N’accepte aucune initiative ne venant pas d’elle. A le don de vous intimider, de vous reprendre en public.. bref de vous faire perdre confiance. Pourtant la confiance en moi je n’en manque pas bien au contraire… ce qui doit expliquer cmt jai pu accepter si longtps ce rabaissement et cet étouffement. Mais la ce n’est plus possible.. j’ai alors commencer à me protéger. À repondre tres professionnellement a ses mails piegeurs. il y a peu elle ma convoqué en la présence de la grande cheffe afin d’échanger sur « la crise que nous traversons ». Car madame ne supportait pas  » l’adhésion moindre a son autorité  » (ce sont ses mpts)… sauf quelle navait pas anticipé le fait que la grande cheffe nest pas dupe. Elle connaît le spécimen. L’entretien s’est très mal passé pour la dictatrice.. Mais très bien pour moi. Elle n’a pas eu le soutien quelle attendait..quelle désillusion pour celle qui croyait que j’allais me faire taper durement sur les doigts.. Et quelle bouffée d’oxygène pour moi :)) rien n’est résolu auj car notre grande cheffe na pas trop tranché au vu des fortes tensions. Je sais qu’il faut que je m’éloigne d’elle. Sauf que g un loyer a payer et que j’aime mon métier.. je prépare des concours en parallèle et dici que jobtienne ceux ci je tenterai de me protéger au mieux. Merci Julie pour votre témoignage. Bien sur que vous lire ne me fais pas plaisir mais lire que d’autres vivent ce prouvent que lon est pas folle et que le harcèlement moral est une réalité.. . Merci merci

  11. Et des fois, les suites sont plus heureuses… j’ai vécu la même chose avec un chef qui voulait que je quitte le service pour donner mon poste à une autre personne de l’équipe. J’ai tenu, j’ai travaillé encore plus et comme je suis fonctionnaire et qu’il était contractuel et que sa manière de diriger était problématique, on lui a demandé de partir.
    Celle qui voulait ma place a du prendre une disponibilité pour suivre son mari et à son retour mon nouveau chef m’a protégé et a refusé son retour au sein de l’équipe.
    Et du coup, je me dis que, quelquefois, le temps fait son oeuvre et prend sa revanche 😉

  12. Bonjour Julie,

    Je me retrouve tellement dans votre histoire… j’en ai fait un burn out « sur harcèlement » comme l’appelle mon médecin… je patauge toujours et je ne sais comment me sortir de ce job toxique. Une chose est sure, je n’y mettrais plus les pieds. Votre histoire a cela de rassurant qu’elle montre qu’on peut retrouver sa confiance en soi, à un moment. Je m’accroche à ça. Quelle résilience de votre part, bravo !

  13. Dans mon avant dernier boulot j’ai subit du harcelement de la part d’une pervers narcissique et de sa couille droite . J’ai vecu 3 ans d’angoisse absolument terrible, de cauchemards, de trajet au boulot la boule au ventre. J’ai eu enormement de mal a faire confiance de nouveau.
    Cette histoire est maintenant derrire moi, depuis je suis devenue maman, et j’ai encore plus les epaules solides, mais cela n’arrive pas qu’au autres loooooin de la …
    Tu es une championne 😉

    ps: j’ai quitté mon boulot et ma ville de naissance a cause de cette garce

  14. bonjour
    oh comme je vous comprends je l’ai vécu aussi comme beaucoup mais malgré cela on se sent seule … moi j’ai démissionné car je venais d’avoir un bébé et je passais mes soirées non pas à m’occuper d’elle mais à pleurer et dormir ! c’était plus une vie ! j’ai eu la chance de trouver une place avant de partir!! Mais encore aujourd’hui quand je passe près du bureau j’ai peur de le croiser ! j’en ai la boule au ventre (cela fait 10 ans que je suis partie) !! aujourd’hui encore quand je croise des clients ils me disent « comment avez vous fait ?  » car évidemment plus il y avait du public mieux s’était !! Aujourd’hui je travaille dans une ambiance sereine et sympathique !! Allez courage !!!!!!!

  15. Elle est glaçante cette femme, une vraie cinglée qui ne doit pas avoir une grande confiance en elle ni beaucoup d’amour autour d’elle (et en elle)…

  16. c’était une manipulatrice relationnelle ou une perverse narcissique; pour en apprendre plus sur ce type d’individus : lire les manipulateurs sont parmi nous. Heureusement que tu es sortie des griffes de cette personne toxique. Ce sont de tristes personnages, séducteurs en public, mais destructeurs au quotidien, et, qui générent un sentiment de malaise et à terme une perte d’estime et de confiance en soi. Les périodes de séduction sont suivies par des périodes de destruction : surtout NE JAMAIS SE JUSTIFIER avec un manipulateur – ne rien exposer de sa vie privée ou des ses failles – il s’en servira contre-vous . Et, contre-manipuler par des phrases types qui créent de la distance : tu as le droit de le penser, c’est ton opinion, chacun voit midi à sa porte, mes amis pensent différement, etc…je te souhaite toute la réussite que tu mérites et d’oublier ce triste épisode. Mais ce qui ne tue pas rend plus fort. Plein de belles choses pour la suite. La vie est belle et vaut la peine d’être vécue.

  17. Bonjour,

    Merci pour ce témoignage… Glaçant.

    Je n’ai jamais été dans cette situation, mais je suis en recherche d’emploi, et je peux vous dire que c’est tout autant difficile de garder confiance en soi. Parce qu’il y a les refus, ceux où vous étiez pourtant certaine d’avoir le profil et donc d’être au moins reçue en entretien. Et en fait, vous n’avez pas le bon diplôme ! Et il y a ces fois là, où vous n’avez ni refus, ni entretien, où vous n’avez simplement pas de réponse… C’est glaçant aussi !
    La motivation, puis la confiance, puis le moral, disparaissent petit à petit et on se raccroche à tout ce que l’on peut, la famille surtout, les sourires et les éclats de rire de son enfant. Mais au fond, il y a toujours ce mal-être, ce sentiment de ne rien valoir, d’être seule et isolée dans ce désarroi que cela représente au fond de soi.

    Rendez moi ma confiance, rendez moi mon métier ! Et pourtant, mon métier c’est travailleur social. Mon métier, c’est d’accompagner des personnes fragilisées, qui, la plupart du temps manquent cruellement de confiance et d’estime de soi.

    Ce sont toujours les cordonniers les plus mal chaussés parait-il…

    Bonne journée à toutes et à tous et bon courage à ceux et celles qui vivent des situations compliquées.

    Julie

  18. J ai l impression de me lire en vous dans la première partie, mais aucune force de me battre et de passer à autres choses.
    On sert les dents,il y à la maison à payer , mais intérieurement il m a détruite, j ai l impression d etre un zombie ,une machine à qui on accorde aucun sentiment .
    Et quand on s intéresse à moi ,c est par intérêt….
    Tout ce répercute sur ma vie privée ,en moi , ou moi face aux autres…. quel triste constat

  19. Ouai bah ton histoire fait vraiment échos en moi…. C’est incroyable.
    J’ai connu moi aussi ce genre de « patronne »… La nana qui te fais miroiter un job super cool pour t’embaucher. La nana qui te fais briller les yeux au début. Et puis quand tu as pris confiance au bout de quelques semaines, se met à t’insulter en public. A te harceler à chaque truc que tu fais…
    J’ai connu la boule au ventre. J’ai connu la perte de la confiance en soi.
    Etant en freelance, je me suis barrée. Et aujourd’hui je suis heureuse de pouvoir aider une autre fille comme moi, dans cette même boite. Elle n’a pas la chance d’être en freelance, donc elle doit se battre et je l’aide.

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