Chère Elisa…On me reproche de prioriser mes enfants

In Humeurs
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Chère Elisa,

 

Aujourd’hui j’ai eu envie de crier, de hurler, de pleurer et puis d’écrire, de partager une situation, un état, des pensées. Non rédactrice d’un blog ni d’un Instagram à forte fréquentation, je pense pourtant que ma situation n’est pas un cas isolé (malheureusement), et j’ai une grande envie de partage. Alors j’ai pensé à vous, à votre naturel, à votre amour des belles choses, à votre bienveillance et à la douceur et à la bienveillance que vous dégagez. Je me suis permise de vous écrire, moi si discrète et plutôt dans l’ombre d’habitude. Mes propos sont sûrement un peu décousus, sur le coup de l’énervement ! Mais j’avais besoin de me confier et de partager « utilement » mon ressenti, et j’ai pensé à vous. Rien que le fait d’écrire les mots ci-dessous m’on fait du bien, même si ma colère elle, ne baisse pas…

Je suis jeune cadre dans une grande entreprise, maman de 2 jeunes enfants souvent malades – car asthmatiques et fragiles – et femme d’un mari passionné par son travail, peu présent et rarement disponible. Je me considère comme chanceuse : mariée et plutôt heureuse, maman facilement, avec un bon niveau de vie. L’image serait parfaite ou presque si je ne me heurtais pas à l’étroitesse d’esprit des hommes qui m’entourent, mais aussi et surtout des femmes. J’ai des horaires très corrects pour ma paie, un travail qui me plait, mais je suis de temps en temps appelée par la nounou ou l’école pour récupérer un de mes enfants malades. J’assume mon retard de travail en travaillant le soir, au coucher des enfants, parfois jusque tard dans la nuit. Donc pour mon employeur, même si je pars à 15h, il n’y a aucun souci avec mes dossiers qui sont toujours bouclés dans les temps. Et aujourd’hui… Tous les bruits de couloir me rapportent qu’on me reproche mon comportement. On me reproche de prioriser mes enfants, on me reproche de partir parfois (trop) tôt, on me reproche de ne pas avoir de jeune fille à temps plein à la maison pour s’en occuper, on me reproche de tomber malade car j’ai attrapé les microbes de mes enfants. En fait ce qu’on me reproche, c’est de vouloir être une mère ET une personne qui aime son boulot. Et ce qui me choque le plus, c’est que ce sont des femmes qui me font ces réflexions. J’ai l’impression désagréable que nous sommes passées des femmes au foyer qui n’avaient pas leur mot à dire, à des machines guerre qui enterrent des siècles de non droit pour les femmes en donnant tout à leur carrière, en déléguant leur rôle de maman à qui veut. Elles clament haut et fort ne pas avoir élevé leur enfant pour s’offrir toutes les chances de mener une carrière épanouissante, et se félicitent aujourd’hui que leur progéniture « ne s’en porte pas plus mal pour autant ».

Etre une mère qui prend le temps d’être auprès de ses enfants quand ils en ont besoin tout en menant de front une carrière simplement épanouissante n’est pas permis, et je trouve cela vraiment dommage. D’autant plus quand ce sont des femmes qui nous font ces reproches. Je me retrouve aujourd’hui bloquée dans ma situation professionnelle car identifiée comme « maman trop présente », alors que je produis à moi seule 75% du travail de mon équipe, alors que nous 4 ! Oui mais je dois parfois m’absenter dans la journée, et ça, dans les mentalités trop étroites, ça ne pardonne pas.

Pourquoi n’est-il pas permis dans notre société de s’épanouir à tous les niveaux ? Pourquoi faut-il encore en 2018 devoir choisir entre son rôle de maman heureuse et celui de salariée épanouie ? Cette situation me laisse un goût amer dans la bouche, moi qui prône la bienveillance à tous les niveaux…

Je vous remercie pour le temps que vous aurez passé à lire ces quelques lignes. Rien que de l’écrire fait un bien fou même si ça ne change rien à la situation. Alors merci pour votre temps, pour vos conseils, vos astuces et pour la bienveillance que vous apportez au quotidien via vos réseaux.

Merci,

Anonyme.

Chère C.

Je suis navrée de lire ces mots et ce qui m’attriste le plus, finalement, c’est de ne pas être surprise de les lire.

Non! Etre mère en occupant un poste de cadre, n’est pas la meilleure option pour son choix de carrière et je parle en connaissance de cause.

En effet, le poids des horaires et surtout des heures de présence au travail est un facteur majeur dans l’impression laissée au coeur de l’entreprise; et ce quel que soit au final le travail fourni, ou les heures passées à la maison à « rattraper ».

Je suis toujours extrêmement surprise de voir une de mes amies qui vit à Copenhague, qui occupe un très gros poste et qui rentre tous les jours chez elle, pour faire du télétravail dès 15h (son mari PDG d’une société fait de même). notre système français est archaïque, à ce niveau, et je crains que les mentalités soient bien longues à  se transformer.

Car en effet, on peut très bien travailler tout autant (et si ce n’est mieux) en ayant la possibilité de moduler son temps et ce afin de gérer sereinement sa famille à côté. Seulement ce n’est pas intégré dans notre schéma de travail en entreprise.

Quelqu’un qui arrivera tôt et partira tôt, sera toujours perçu comme travaillant moins que son alter ego capable de rester tard au travail.

C’est un fait.

Je ne suis pas surprise de lire que ce sont des femmes, qui peuvent être également génératrices de ces reproches. Nous ne sommes clairement pas nos meilleures alliées dans cet état des lieux professionnel et nous sommes confrontées bien souvent à des femmes qui revendiquent leurs sacrifices, attendant de toutes des choix similaires…

J’ai tout entendu à ce sujet: pourquoi travailler en ayant trois enfants? Comment pourras tu tout gérer?, on va l’embaucher elle en a déjà trois, elle ne tombera plus enceinte….

Je connais aussi, la peur de devoir appeler en indiquant que son enfant est malade, le prix exorbitant des nounous que l’on embauche afin de pouvoir rentrer chez soi à 20h, et même les fois où l’on envoie son enfant malade à l’école car il y a une réunion que l’on ne peut manquer, sous peine d’être ensuite pointée du doigt…

Je n’ai malheureusement pas de solution à tout cela, il serait bien facile de te dire simplement de privilégier ta vie de famille, car je sais aussi que ton travail doit être extrêmement important pour toi et pas seulement d’un point de vue financier.

Alors je croise les doigts pour que les choses évoluent, et cela arrive même si c’est très lent, désormais j’ai changé de branche professionnelle et c’est beaucoup plus évident. Je travaille en ce moment pour un gros groupe digital et mes horaires de boulot, mes voyages etc… importent peu, tant que je suis capable de délivrer le travail que l’on m’a commandé.

Au cours de mes voyages et des rencontres que je fais, je vois aussi ce sytème de vie en entreprise et temps en tv travail se développer de plus en plus et j’insiste sur le fait que les résultats sont probants: les employeurs y trouvent véritablement leur compte.

Car des employés bien dans leur tête, heureux, épanouis et avec une vie de famille comblée seront toujours plus efficaces et reconnaissants.

J’espère aussi que les mentalités de tous, vont peu à peu changer et que l’on réalisera que si une mère de famille, doit parfois s’absenter c’est aussi une employée capable d’être multi fonctions, extrêmement productive, rapide et efficiente.

En attendant, je te souhaite énormément de force et de courage et que vous soyez tous épargnés le plus possible, par les bobos d’hiver.

Je t’embrasse

Elisa

 

 

37 Comments

  1. Mademoiselle C., à tous tes « Pourquoi », je répondrais : Parce que le féminisme d’aujourd’hui trouve peu reluisant « la carrière de maman ». Et que les femmes féministes d’aujourd’hui, considèrent archaïque de vouloir élever ses enfants, que leur sens de la vengeance et de la compétition les pousse à vouloir à TOUT PRIX faire mieux, faire plus, ou tout du moins faire tout autant que les hommes. Et ça passe par LE TRAVAIL. Porter un enfant, l’élever, c’est se rétrograder au rang de leurs mères, de leurs grands-mères avant elles qui dévouées, leur ont fourni une éducation et une présence de tous les instants.

    C’est notamment pour ton genre de récit que je pars en croisade contre ce nouveau courant de pensée pour lequel la femme émancipée bosse forcément 12h par jour, est célibatattante et sort beaucoup, voyage tout le temps, ne s’enchaîne avec pas des « gosses ». Ca me fatigue.
    Quitter des clichés pour s’enfermer dans d’autres. C’est clairement stupide et retardé !

    • J’adhère totalement à ton point de vue. Il faudrait devenir un homme, mais je ne suis pas un homme et je ne souhaite pas l’être. Je veux être acceptée avec mes spécificités de femme et de mère !

    • Je ne pense pas que l’on puisse mettre la faute sur les féministes. Encore une fois, les féministes sont les alliées des femmes. Leur seul et unique but : l’égalité dans tous les domaines. Il faudrait plutôt remettre en question le patriarcat et pourquoi, justement, la société fait que les femmes ne se soutiennent pas entre elles et se mettent des bâtons dans les roues. Les féministes essaient de faire que les femmes se sentent bien et que leurs choix soient acceptés, quelqu’ils soient !

      Le sens de la vengeance et de la compétition des féministes ? Je ne sais pas si tu es bien au courant du travail des féministes, je ne retrouve absolument pas ces termes dans leurs combats. Il est important de davantage se renseigner sur un domaine avant d’en tirer de grandes suppositions comme tu le fais. Lis des livres, écoute des émissions, tu verras que les féministes ne sont pas là pour être contre les femmes qui ont des enfants, ni pour conseiller de les abandonner pour travailler 12h par jour.

      • Victoria,
        je suis tout à fait d’accord avec toi.
        Ornella, le féminisme que tu décris est le parfait cliché véhiculé.
        Le féminisme est plus intelligent et profond que cela. Il permet « juste » aux femmes d’avoir le choix. Le choix d’être au foyer, le choix de travailler (ceci dit, je n’aime pas l’expression car cela sous-entend qu’être au foyer n’est pas un travail… bref… vaste débat), le choix d’être à mi-temps, à son compte, le choix de ne pas avoir d’enfant, d’en avoir 4… le féminisme c’est permettre le champ des possibles, pas celui de faire des femmes des « wonderwomans » qui vont dans le mur d’un burn-out pro/perso.

      • Je n’aurais pas pu mieux dire Victoria. Merci d’avoir clarifié ce qu’est le féminisme!

      • Je crois que la faute n’est pas mise sur « les féministes », mais sur certaines. Car j’en ai entendu, des réflexions de ce type, et venant de femmes, soit-disant féministes… des « regarde à quoi tu t’abaisses » à une jeune maman qui tirait son lait au travail, des « tu es trop jeune pour avoir des enfants, attends d’avoir 40 ans », des « je vous embauche car votre mari est enseignant et pourra gérer votre enfant », et autres… On ne peut pas nier que cela existe, de la part de femmes qui pensent que la maternité est une aliénation et pense que la maternité, et le choix de s’occuper de ses enfants, est réservé aux femmes soumises et intellectuellement inférieures.
        Ces féministes-là ne sont pas dans la défense des femmes, mais dans la lutte contre les hommes, à n’importe quel prix. Elles font beaucoup de tort à la cause féministe.

    • En fait ce que les féministes disent plutôt c’est : pourquoi c’est toujours les mamans qui ont à se prendre la tête là-dessus. Pourquoi les papas ne se préoccupent que de très loin de ces questions d’image, d’école ou de nounous qui les appellent ou de réunions à rater ? Passionés par leur travail ? Soit. Les femmes aussi.
      Pourquoi la parentalité se conjugue-t-elle si souvent principalement au féminin ?
      Oui le travail doit faciliter la parentalité. Oui la place des femmes est partout : à la maison et dans les boîtes. Mais la parentalité c’est aussi la paternité. Aux papas (et à leurs boîtes) d’accepter que « passionné par son travail » s’accorde avec « garder son enfant malade ». Et que ces contraintes ne sont pas des contraintes de femmes mais de parents.

  2. Je pense qu’il est nécessaire que chacune trouve l’équilibre qui lui convient entre sa vie de famille et sa vie professionnelle. Je suis aussi d’accord qu’il faut sortir des clichés et se concentrer sur ses propres ressentis, son propre choix, ses envies et ses propres contraintes. Il ne faut pas attendre que la société change car la société changera quand chacune d’entre nous fera les choses suivant son choix. Je pense qu’il faut aussi s’affranchir de ce que peuvent penser les autres car cela nous fait une pression inutile mais destructeur. Bien entendu, je ne vais pas prétendre pouvoir faire tout çà en un claquement de doigt, tout çà s’apprivoise et s’apprend.

  3. Mener votre vie comme vous l’entendez !
    Soyez bien dans votre peau, dans votre vie.
    Vos enfants vous les priorisez ? Et alors ? vous avez bien raison ! Il s’agit de votre vie, de vos choix…
    Vous n’êtes pas une victime, vous êtes une femme forte, une maman épanouie qui n’a que faire des simagrées. Si vous trouvez votre équilibre ainsi que celui de votre famille dans votre vie actuelle, alors garder confiance ! Faites front aux reproches qui rebondiront sur vous !
    Oui aux femmes épanouies qui allient leur rôle de maman présente et celui de femme cadre active ! TOUT ce qui compte c’est d’assumer vos choix. Votre vie vous rend heureuse ? Alors continuer de cultiver votre jardin !

  4. Comme Elisa je ne suis tristement pas surprise de tes mots … en 2018 une mère doit être irréprochable sous tout les plans, être une parfaite salarié, une mère exemplaire une femme parfaite pour son mari . Mais ce n est que du vent on ne peut être parfait sous tout les points. On peut aimer son travail mais préfère laisser la priorité à sa famille. Demain si ta boite ferme on te dira merci avec un coup de pied au cul… tes enfants eux grandissent dans ton amour… bref vie rie , et surtout fait bien ce que tu veux Si tu fais des choix assume tout ira bien , au moins avec toi même…

  5. Bonjour,
    Ravie de lire ce billet d’humeur. Il sera encore d’actualité dans quelques années, malheureusement.
    Il faut vivre SA vie pas celle des autres qui aimeraient que chacun et chacune vivent la même galère qu’eux. Ils sont en quelque sorte un peu jaloux de votre liberté , de votre force de caractère de faire de VRAIS choix. A eux de faire comme vous! Il est grand temps de reconnaître que le bonheur c’est son propre foyer . La valeur famille sera toujours la plus belle valeur du monde : quand on est bien chez soi , on est bien chez , avec les autres .
    Vous n’êtes pas seule à privilégier la famille , c’est d’ailleurs un signe d’un esprit clairvoyant et d’une vie équilibrée .
    Très cordialement Alexandra

  6. Sans vous la société qui vous a embauché continuera de tourner, sans vous vos enfants deviendront ce que vous ne rêviez pas pour eux et vous en voudront toute leur vie, de n’avoir pas été présente pour eux. Le choix pour moi est déjà fait.
    Oui nous avons besoin de travailler, mais à mon humble avis, la famille passe et doit passer avant tout.
    Parce que lorsque vous ne serez plus en mesure de vous occuper de vous même (je prie que cela n’arrive pas), vos enfants seront là, pas l’entreprise où vous travaillez ou encore vos collègues mal intentionné(e)s. Elles sont tout simplement jalouses. Jalouses parce que vous arrivez à gérer vie de famille et vie professionnelle.
    De plus, nous n’avons qu’une seule vie, autant la consacrer à rendre les nôtres heureux et laisser les remarques qui ne nous font pas avancer passer au dessus. Ce ne sont pas ces collègues là qui vous paient votre salaire donc…

    Tant pis pour elles (et c’est vraiment dommage que ce soit des femmes !!!), et continuez comme vous aviez l’habitude de le faire. Façon quoiqu’on fasse, les gens auront toujours à dire.

    Corinne

  7. je suis choquée et triste de lire ce témoignage.
    je suis triste, car j’ai eu droit au même remarques… c’était plutôt ceux et celles qui n’avaient pas d’enfants, les « jeunes » qui étaient aussi mesquins, et puis le boss. par contre, les « mamans » étaient compréhensives et encourageantes.

  8. Chère C., vous avez 10000 % raison de prioriser vos enfants et votre famille, c’est le plus important dans notre vie. Laissez parler les commères et faites ce que votre conscience de maman attentionnée vous dicte. Je suis dans le même cas, je jongle entre le travail, les enfants, des heures de transport, etc. mais je me dis que tant que le travail est fait et les résultats obtenus, alors il n’y a RIEN à me reprocher. Courage pour tout et big bises d’une autre maman tiraillée!!!

  9. Bon courage avec cette situation!!! Lorsque je travaillais j’avais la chance d’avoir des chefs extraordinaires et qui me disaient de partir tôt pour profiter ! Mais je vois aussi avec mon mari maintenant que nous avons 4 enfants, c’est compliqué pour lui de partir avant 18h du travail… c’est mal vu ! Ce n’est pas bien vu si femme et enfants sont malades et qu’il doit rentrer m’aider (alors que cela n’arrive qu’une fois tous les 2 ans maxi). Les mentalités vont être longues à changer… pas seulement en France (il travaille en Suisse)! Mais c’est par des témoignages comme celui-ci que l’on fera évoluer les hommes et femmes vers un épanouissement pro et perso conjoint.

  10. J’ai vécu ce genre de situation… Parfois, cela s’est résolu avec un peu de patience car hop un changement de chef et on peut tomber sur quelqu’un de plus compréhensif. Je dirais que l’essentiel pour rester patiente c’est de ne pas culpabiliser, de ne pas changer pour coller à leur image de cadre parfaite qui sacrifie sa vie de famille… Moi j’ai plutôt eu des soucis avec des hommes et au contraire j’ai eu des femmes qui étaient des chefs très compréhensives… comme quoi… Et puis quand je n’avais plus de patience ou que la situation devenait insoutenable j’ai changé d’entreprise… et c’était pas facile, car j’étais attachée à mes collègues, à mon travail… mais on ne peut pas tout supporter. J’ai également eu des phases pendant lesquelles j’ai été à mon compte (et c’est le cas en ce moment) mais cela ne veut pas dire que le regard des autres changent… Il y a toujours des personnes qui me font sentir que travailler à mon compte alors que je pourrais avoir un gros poste en entreprise c’est pas très ambitieux… Heureusement, il y a aussi les personnes qui me comprennent, les vraies amies, dont j’ai besoin dans ces périodes-là. Jai pas mal d’amies en Allemagne et là-bas il y a beaucoup de cadres qui travaillent à mi-temps : alors pourquoi pas un jour chez nous ! Enfin, à présent nous sommes en Angleterre et on trouve que les gens finissent plus tôt, ce qui leur permet de mieux profiter de leurs enfants. Courage en tout cas !

  11. Je trouve personnellement que c’est le monde du travail « à la française » qui est très stigmatisant.
    Un homme qui va avoir le même comportement, aménager ses horaires pour s’occuper de ses enfants, faire du télétravail … va subir les mêmes réflexions. Voir pire.
    Ce n’est pas à mon sens qu’un débat « féministe » mais plutôt un problème de perception du travail et de la vie à côté du travail.
    On a beaucoup d’efforts à faire en France.

    • Merci pour ce témoignage!!
      Je ressens le même tiraillement, la même pression au travail.
      Et mon choix est fait depuis longtemps: mes enfants d’abord.
      Tant pis si ma carrière professionnelle est ralentie, quitte à y revenir dans quelques années (si encore possible).
      Je ne veux pas perdre une goutte de leur enfance, qui va passer si vite. Ces moments sont tellement précieux, pour eux, pour moi.
      Etre le plus possible auprès d’eux pour les aider à grandir, devenir des belles personnes, équilibrées, me semble tellement plus important que mon travail.
      Pourvu que les mentalités évoluent…

  12. Coucou. Piouuuu ,des reproches, toujours des reproches, qu’il aillent balayer devant leur porte les gens ! Non mais, critiquer les autres, en quoi ça les dérange comme tu mène ta vie si tu t’en sors au travail. Jalousie !
    Ignore ça ! Bisous

  13. Merci pour ce témoignage!!
    Je ressens le même tiraillement, la même pression au travail.
    Et mon choix est fait depuis longtemps: mes enfants d’abord.
    Tant pis si ma carrière professionnelle est ralentie, quitte à y revenir dans quelques années (si encore possible).
    Je ne veux pas perdre une goutte de leur enfance, qui va passer si vite. Ces moments sont tellement précieux, pour eux, pour moi.
    Etre le plus possible auprès d’eux pour les aider à grandir, devenir des belles personnes, équilibrées, me semble tellement plus important que mon travail.
    Pourvu que les mentalités évoluent…

  14. Rassurant et interpellant de ne pas être la seule ! Moi très peu de mes collègues ont des enfants et les autres ne comprennent pas pourquoi je dois impérativement partir à 17h30 lorsque l’agence, pourquoi non lol congé parental n’est pas un jour de congé supplémentaire, pourquoi non je n’ai pas envie de sortir faire la fête avec ou sans des clients. Les gens qui n’ont pas d’enfants ne comprennent pas toujours qu’on aime être avec nos enfants. Et que même si nous aimons notre travail (ce qui en soit n’est quand même pas mon cas!) Nous ne sommes pas que travailleur mais aussi et avant tout maman !!!

    Courage à nous !!!!

  15. Les femmes sont parfois les ennemies des femmes. Lors du dernier recrutement dans ma boîte une salariée a clairement demandé au patron de ne pas choisir une femme car je cite « faudra la remplacer en congé mater ». Ma collègue et moi avons pourtant mené nos grossesses a terme, sans arrêts maladie,, sansvilège, prenant soin de montrer que nous n’étions pas handicapées : déplacements, heures tardives etc… Et celle qui dit ça s’est arrêté de bosser pour élever son gosse. Heureusement mon patron n’a pas écouté, la meilleure était une femme!!! Alors je dirai simplement qu’on nous a vendu du rêve : qu’on pouvait tout faire, ma mère la 1ere. Mais non moi je n’y arrive pas. Penser d’abord à mon risque d’absence quand un de mes enfants a de la fièvre ce n’est plus possible. J’ai baissé les bras et accepté que je ne peux pas mener les deux de front parfaitement . Je viens de réduire mon temps de travail et de me tirer une balle dans le pied niveau évolution salariale mais je n’ai qu’une vie. Et la joie de vivre de mes enfants depuis que je suis là à 18h le soir c’est priceless

  16. Bonjour, je trouve toujours l’exercice du commentaire périlleux et j’espère ne blesser personne, faire réfléchir tout au plus…
    Nous vivons dans une société patriarcale où femmes et hommes sont conditionné.e.s par des années (siècles) de domination masculine et de soumission féminine aux standards requis. Domination qui impose un modèle à l’homme (le chasseur-cueilleur n’est jamais très loin) et à la femme. Pourquoi être surprise que les femmes aient elles aussi intégrés ce modèle ? Si ce n’était pas le cas, la société serait simplement humaniste depuis bien longtemps déjà. Pourquoi se focaliser sur les femmes alors que dans cette situation « elles ne sont finalement qu’un homme comme les autres » ? Parce qu’elles devraient être plus compréhensives ? Parce que ce sont des femmes ? Parce que l’on doit être solidaires les unes des autres ? Pourquoi ces femmes qui n’ont pas choisi leurs collègues de travail devraient-elles être plus compréhensives/ attentives/ bienveillantes/ facilitatrices/ gentilles/ aimables que les hommes ? Pourquoi attendre cela d’elles et non d’eux ? N’est-ce pas là aussi une exigence du modèle dominant ? Parce que c’est ce que l’on attend d’une femme ?
    Pour comprendre une injustice il faut la vivre et reconnaître en avoir été victime. Oui il est injuste de devoir choisir entre vie professionnelle et vie familiale lorsque l’on vient de faire 5 ou 10 ans d’études post-bac. Mais les hommes ne sont-ils pas aussi dans une situation similaire ? Sauf qu’eux sont enjoints de faire le choix opposé à celui des femmes. Et l’entreprise traditionnelle est – malheureusement – traditionnelle… Ce n’est pas elle qui innove, au mieux elle s’approprie les nouvelles tendances. Ce n’est pas en son sein que les lignes bougeront en premier. La machine est bien trop grosse…
    En ce qui concerne les pays nordiques, les cadres ont en effet plus facilement la possibilité de rentrer plus tôt. Mais ce sont bien les seuls, l’employé.e de l’épicerie ouverte H24 rentre-t-il.elle à 15h ? La femme de ménage des bureaux de ces mêmes entreprises ? L’absence de crèche sur les 10 premiers mois parce que l’on impose aux parents les congés parentaux fait rester quel parent à la maison ?
    Le sujet est global, non binaire et en constante évolution puisqu’aujourd’hui nous sommes capables de voir des problèmes, là où il y a 20 ans il n’y en avait pas. Mais c’est une évolution qui se fait avec des femmes et des hommes, hommes qui doivent aussi pouvoir avoir le droit et le devoir ( ? ) d’être dérangés par la nounou ou l’école…
    Bonne journée !

    • Merci Dorothée d’avoir mis des mots sur ce que je ressentais sans savoir comment l’exprimer !

      Je ne suis pas certaine qu’il faille voir dans les reproches que te font tes collègues féminines l’expression d’une « guerre entre femmes », avec deux clans, d’un côté celles qui font passer leur travail avant leur vie de famille, d’un autre côté celles qui privilégient leurs enfants.

      Par contre, je suis certaine qu’en adhérant tout de suite à cette vision des choses on contribue forcément à creuser le fossé entre les deux « clans ».

      Tu écris « je produis à moi seule 75% du travail de mon équipe » : c’est peut-être cela qui dérange ? Si tes collègues éprouvent le besoin de te faire des reproches, c’est peut-être parce que justement tu es quasi irréprochable ? Tu es manifestement très efficace ! J’ai le sentiment que plus tu arriveras à t’occuper de tes enfants comme tu le fais tout en étant aussi productive, plus les autres vont chercher la petite bête pour se prouver que non, ce n’est pas possible, tu ne peux pas (dois pas !) y arriver. Ils doivent être désarçonnés de te voir arriver à tout gérer, c’est peut-être une manière pour eux de se rassurer ?

      J’émets cette hypothèse car j’ai été dans cette situation, je me suis dit que je devais montrer quelques failles (pas trop non plus !), me mettre au même niveau que les autres, et les choses se sont un peu arrangées.

      J’espère que cela va s’arranger pour toi, je te souhaite bonne chance !

  17. Mari passionne par son travail peu present et peu disponible … me semble quand même problematique .. pourrait il pas etre passionne par son travail et present aussi pour ses enfants et sa femme ? On ne peut pas lutter contre le machisme de la societe sans lutter aussi dans sa sphere intime . C est un tout selon moi…

  18. J’ai l’impression de lire exactement ce que je vis au travail. Je suis maman de trois jeunes enfants. Oui ils sont malades, oui ils prennent du temps. Je ne peux être présente devant les grilles de l’école le matin ou le soir car je travaille trop loin. J’arrive vers 8h30, je pars vers 17h30. Mes collègues arrivent à 9h15 pour partir à 18h et se prennent 3 pauses café dans la journée. Lors de mon entretien annuel on a eu le culot de me dire que « je bénéficiais d’aménagements horaires ». J’ai sauté au plafond, mais bien sur je ne pouvais pas répondre.

    En tant que personne de culture germanique j’ai vraiment du mal à comprendre cette mentalité.

  19. Mener les deux est possible ! et c’est en maintenant ton équilibre que tu combattras et amélioreras la société ! le travail est long, mais je suis comme toi : responsable d’une équipe, et mère de 2 enfants.
    Tu fais ton travail ? Alors ne culpabilise pas ! Tu n’as rien à te reprocher ! Sois fière d’avoir le courage de partir pour chouchouter tes enfants ! l’efficacité ne se mesure pas à la présence au travail.
    Si nous, les femmes sommes convaincues que nous pouvons mener les deux de front alors faisons le sans culpabiliser ! Partons plus tôt, tout en étant des warriors ! c’est possible !

    (enfin, tu me sembles aussi passionnée par ton travail, comme le papa des enfants, qui est parent à 50%, comme toi…ici, je bouscule un peu pour que nous prenions tous les deux des journées pour nos enfants !).

  20. Ce qui m’interpelle le plus dans le témoignage, c’est l’absence totale du papa dans l’équation. Certes vous dites qu’il est « passionné par son travail, peu présent et rarement disponible », mais n’est-ce pas un peu facile ? Pourquoi tout le monde semble considérer comme normal qu’il ne faille pas déranger le papa avec la gestion des enfants malades ? La lutte contre les discriminations sexistes commence ici, au sein du foyer, avec le partage des tâches et de la charge mentale. À méditer….

  21. Je suis d’accord avec Malou… Pareil pour un homme. Mon conjoint a souhaité prendre deux jours l’autre fois et un petit pic lui a été glissé, comme quoi, il ne serait pas à 80% du projet mais il lui reste pour autant 17 jours de congés à prendre… LUi qui aimerait profiter de son fils et qui doit faire plus de trois heures de voiture pour aller au travail ne comprend pas vraiment l’implication professionnelle qui semblerait supérieure à notre vie de parents d’autant que le travail, ce n’est pas la vie et que cela est même de moins en moins facile à gérer. Notre société n’est pas adaptée au rythme de l’enfant et du souhait d’être des parents présents.

  22. bonjour a toi, a toutes, cela va bientot faire 20 ans que je travaille en entreprise, a des postes a responsabilités. Cela fait environ 13 ans, depuis la naissance de mon premier enfant, que je pars a 17H45 du travail , pour etre avec eux des 18H15 (je me suis organisée pour ne pas avoir trop de trajets), et que je jongle en effet en travaillant le soir et week end s’il le faut pour me sentir apaisée du ‘travail bien fait’. Je n’ai qu’un mot : ignore les discours des personnes qui te conseillent de faire comme eux, comme elles… ce que j’ai ressenti en les entendant, puisqu’on les entend toutes un jour, c’est la rancoeur de ceux ou celles qui n’ont pas pu, n’ont pas réussi, à voir grandir leurs enfants, et ils voudraient se faire croire a eux meme que c’est eux qui ont , qui avaient raison, en nous convaincant de changer. Il faut rester zen (et ce n’est pas toujours simple), et posé. Chacun ses choix. chacun son organisation. L’important c’est que le boulot avance et soit bien fait, et l’important c’est aussi de savoir dire non, de savoir reporter, de savoir prioriser (l’urgence est une notion bien relative en entreprise…. alors que l’urgence d’un enfant malade est tres claire !). Ignore les discours des autres, continues ton chemin. et si ce n’est pas cette entreprise là qui reussit à avoir l’intelligence de modifier sa maniere de voir les choses (pour se rapprocher des modeles nordiques dont parle Elisa, vers leque je pense que nous arriverons un jour, j’y travaille en tous cas…), et bien tu trouveras une autre entreprise plus intelligente. Parle eventuellement autour de toi en entreprise de la « symétrie des attentions » (la qualité de la relation entre une entreprise et ses clients est symétrique à la qualité de la relation entre l’entreprise et ses collaborateurs), c’est une notion qui se développe doucement…. A nous femmes et hommes d’aujourd »hui de modifier la maniere de faire… en tant que manager je dois parfois rappeler a des hommes qu’il est 18h et qu’ils doivent partir pour rentrer chez eux … c’est parfois moins facile pour un homme d’imposer cela dans certaines entreprises… et oui nous en tant que femmes sommes mises de cote a cause de notre implication familiale….. c’est inadminissible, a nous de modifier les choses. Ignorer ces discours, ne parlez pas de vos imperatifs personnels, en tant que cadre on n’a pas d’horaires à respecter la plupart du temps, il faut que le boulot soit fait…. alors on n’a pas a se justifier non plus. les hommes haut placés ne justifient pas leurs horaires (que ce soit pour privilégier leur famille ou leur golf., ou autre…)… courage, persévérez, et vous imposerez votre rythme je l’espère ! j’ai aujourdhui 4 enfants , et je continue a privilégier leur emploi du temps, et a organiser le mien (autant que possible) en fonction d’eux (de leurs horaires, des réunion de collège, de rentrée, de sortie de primaire…), evidemment cela a freine mon evolution pro, j’ai progressé moins vite qu’un homme, ce n’est pas normal, mais on continue, et j’ai un boulot que j’aime et j’essaie de pousser cette mentalité dans l’equipe que j’anime maintenant. courage !

  23. Bonjour ce témoignage ne m’étonne malheureusement même pas … J’ai connu ça à plusieurs reprises alors que je n’étais pas cadre mais « simple » salariée avec un petit smic à la fin du mois … mais voilà ne serait ce que partir à l’heure est mal vu alors que le travail demandé est accompli … Je ne comprendrais jamais et j’espère que les mentalité vont évoluer dans le bon sens. Bonne continuation

  24. Bonjour, je me suis retrouvée dans la même situation que vous. Fin novembre je passe mon entretien annuel avec ma responsable : elle compte sur moi, je suis un pilier de l’équipe qui forme les nouvelles recrues avec plaisir et mon travail est irréprochable, bref que des compliments. Fin décembre, 2 jours avant Noël, elle me convoque pour me dire qu’au total sur un an, j’ai étais absente une semaine de plus que les autres à cause de mes enfants malades… La douche froide !! Je sors de son bureau en pleurant, c’est l’incompréhension. Quelques mois plus tard je passe un entretien d’embauche pour un nouveau poste dans une nouvelle société. je préviens tout de suite que je suis mère de deux jeunes enfants, souvent malades, que mon mari a une profession prenante et que je serai à la maison pour garder mes enfants en cas de besoin. Ma future responsable m’a recruté grâce à ma franchise et grâce au fait que j’assume d’être mère à part entière 🙂 il existe de bonnes personnes, il faut juste avoir un peu de chance de pouvoir les rencontrer. Bon courage… Mais il ne faut pas rester dans une telle situation. Fanny

  25. Dans la même situation : cadre avec 3 enfants, j’envisage environ 1x par mois de devenir mère au foyer. J’aimerai être tellement plus présente pour ceux que j’ai mis au monde !! Et puis à chaque fois mon mari me dit : « Mais tu t’ennuirais, financièrement ce n’est pas possible, qd ils seront grands tu feras quoi ». Il n’a pas pas tort. Et surtout cette phrase de ma mère que j’ai entendu dès petite  » Il faut que tu sois indépendante financièrement ma fille ». Le choix est dur et finalement à force de réfléchir, leur jeunesse passe…

  26. Bien contente que des personnes aussi influentes lèvent ce tabou… By Paulette avait lancé un bon coup de gueule aussi il y a quelques mois… http://bypaulette.fr/we-can-do-it/
    C’est pourtant normal, la base même que de vouloir un équilibre vie pro et perso. Les conventions collectives vont pourtant en ce sens… Nous ne devrions pas culpabiliser !
    Ralala… il y a encore beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités….

    Noémie – maman de 3 enfants, et passionnée par son métier

  27. Bonjour,
    Je me suis aussi retrouvée dans cette situation, aujourd’hui cela n’est pas acceptable surtout que la parentalité est un sujet majeur pour les ressources humaines. De plus en plus d’études démontrent qu’un salarié est plus productif quand il est n’est pas stresser ou mis sous pression pour des question de parentalité, je me permet de partager ici un lien vers un article interessant sur les impact positif de la mixité et de la parentalité en entreprise. xo

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