Chère Elisa…je ne suis pas jolie mais il m’a appris le contraire

In Humeurs
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Chère Elisa,

Je voulais t’écrire pour te raconter mon histoire. J’ai 25 ans, je m’appelle Annabelle. Petite, j’étais fière de mon nom, de ce nom de princesse, mon père me disait que j’étais la plus belle et je le croyais. C’était le temps où tout était possible.

Et puis j’ai grandi et j’ai réalisé que le seul belle qui valait pour moi, était celui de mon prénom. Je ne suis pas jolie. Vraiment pas jolie. Les autres évidemment, l’ont très vite remarqué aussi. J’ai eu droit à tous les noms d’oiseaux, ceux qui font rire tous les autres, et te donnent froid dans le dos.

Je n’ai pas eu de petit ami, alors que mes amies se racontaient leurs premier flirt, si bien que j’ai appris à devenir transparente afin que l’on ne me voit plus, que l’on ne se moque plus.

Cela a duré longtemps et je me suis habituée.

Je suis devenue celle qui fait rire, celle qui s’intéresse à tout.

Mais un jour dans une soirée, je l’ai vu. Alexandre, un beau brun. Il était spécial, il portait un noeud papillon et des bretelles.

J’ai ressenti ce pincement que je connais si bien, et puis très vite la résignation a pris le dessus.

A la fin de la soirée, nous nous sommes retrouvés en petit comité, dont Alexandre et une très jolie fille.

J’ai fait comme toujours, j’ai fait rire la galerie.

Cela m’a fait plaisir de voir Alexandre rire à toutes mes blagues.

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Puis j’ai rangé les verres et nettoyé un peu, car on apprend à devenir utile lorsque l’on est moche.

Je me suis tournée, plus de belle fille: une fois de plus, tout le monde était parti sans me dire au revoir.

Sauf Alexandre.

Ce soir là il a embrassé mon nez, mes paupières et le haut de mes joues.

Je lui ai dit: je ne suis pas belle et il a juste répondu « arrête tes conneries ».

Je suis redevenue une princesse. Annabelle la princesse. A ses yeux, et peu à peu aux yeux de tous.

Parfois, je me demande si les autres vont se rendre compte de la supercherie, mais à chaque fois, il me redit que je suis belle et je le crois.

Je ne sais pas si ce message a un quelconque intérêt, mais j’avais envie de te le raconter.

Je me souviens de ce post où tu racontais que ton père t’avait toujours dit que tu étais laide, et du fait que l’amour t’avait rendue jolie.

C’est exactement cela pour moi aussi.

Etre belle c’est bien plus qu’une question physique: être belle c’est aimer et être aimée.

Merci pour tout.

Annabelle.

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28 Comments

  1. Je suis certaine de cela, l’amour rend beau. Et d’ailleurs cela se vérifie facilement, plus on apprecie quelqu’un et plus on le trouve beau et plein de charme, de même on trouve nos meilleures copines canons, et ne parlons même pas de nos enfants..

  2. L’amour donne des ailes …et nous déculpabilise par rapport à nos complexes. Sois toi-même , belle Annabelle, sois la princesse de ses rêves et ne vis que pour votre bonheur. Montre au monde, que tu as trouvé l’homme de ta vie , celui avec qui tu feras un bon bout de chemin…

  3. Carrément! C’est émouvant! Mais qu’est-ce que la beauté? …Je suis tout à fait d’accord dans le fait qu’on est beau dans les yeux des autres, de l’autre…En tous cas, Annabelle, je te souhaite plein d’amour!
    Pour répondre à Debobrico: c’est fou, mais il m’est déjà arrivé de me dire « est-ce que mes enfants sont vraiment beaux? Où est-ce que ma vision est aveugle tellement je les aime?! » J’ai presque honte d’avoir imaginé le contraire mais bon, notre regard est tellement subjectif…

  4. Ca me touche, j’ai mis + de 30 ans à aimer mon prénom et mon nom. Aujourd’hui je vois combien ils sont beaux, combien ils sont… moi!

  5. Et la beauté est heureusement protéiforme !

    Quoi de plus ennuyeux que les stéréotypes ? Notre société n’est-elle pas un peu schizophrène sur ce sujet ? On ne cesse de promouvoir la diversité tout en mettant en avant toujours les mêmes canons de beauté inaccessibles et photoshopés à l’excès.

    Mais la vraie beauté est dans un sourire, un regard qui pétille, l’abandon et la joie.

    Je me suis lancée pendant notre voyage en Thaïlande dans un petit projet de vidéo. J’ai d’abord détesté me voir en vidéo. Si les photos permettent de sélectionner celles où on est à son avantage, là, pas de filet, c’est brut.

    Et finalement ça fait un bien fou de lâcher l’affaire et ne plus chercher à être dans le contrôle permanent. Sur ces images, j’ai un petit double menton, pas de maquillage ni la moindre coiffure, je transpire un peu – et alors ? Je suis moi, sans filtre ni pose, sans retouche. Je suis vraie et surtout heureuse, un effet qu’aucun filtre photo ne pourra jamais rendre !

  6. non mais stop les pleures dès le matin tu me fais pleurer!! oh belle jolie Annabelle je t’embrasse tu es formidable:))

  7. C’est quoi la beauté ? Cela varie d’une société humaine à l’autre donc c’est relatif. En effet c’est l’amour que l’on reçoit qui nous fait rayonner et l’estime de soi aide bien. Jolie histoire de vie. Bonne route

  8. Et c’est la même chose avec l’intelligence !
    Quant ton compagnon te complimente sur tes lectures, tes trouvailles, tes plans pour que tout soit harmonieux et toutes les petites choses de la vie, tes ailes poussent et tu t’envoles que tu ais fait de brillantes études ou juste le strict nécessaire.
    Merci pour cette belle histoire si joliment relatée, Elisa. Elle nous touche toutes au plus profond de nous-même.
    Amandine, tes enfants sont les plus beaux du monde n’en doute jamais. Ils ont besoin de voir cette petite flamme dans tes yeux pour qu’ils se sentent fondamentalement beaux.

  9. il n’y a pas vraiment de beauté… mais c’est évident que l’amour de soi, l’amour des autres, rend lumineux, charmant.
    J’aimerais que toutes les Annabelle le comprenne.
    de toute façon il n’y a que sur des photos bien cadrées et retouchées qu’on est bien manucurée, maquillée, habillée, … mais le mieux c’est au naturel
    Bises
    Marion

  10. Oh Annabelle,
    Comme ton message me touche, peut-être parce que nous avons le même âge…
    Nous sommes toujours beaux dans les yeux des personnes qui nous aiment,
    J’espère qu’un jour tu t’aimeras assez pour te trouver, à ton tour, jolie.
    La bienveillance envers les autres commence aussi par la bienveillance envers soi 🙂
    Je te souhaite beaucoup de bonheur.

  11. Chère Annabelle,

    Oh comme j’envie ton prénom, un prénom de princesse comme tu le dis si bien, un si joli prénom!
    Tes mots me touchent et m’émeuvent.
    Nous avons presque le même âge et nous partageons bien plus.

    Ce sentiment je ne le connais que trop bien. Le besoin de s’effacer, de se rendre utile, gentille et serviable à souhait. D’essayer d’être au moins parfaite dans les autres domaines à défaut de se sentir bien dans ses baskets.
    L’impression de gêner en soirée, de ne pas savoir comment se tenir, encombrer par un corps jugé trop lourds, tout en enviant celles pour qui tout semble naturel et facile.

    J’étais tellement persuadée d’être transparente que j’en refusais toute avance. Intimement convaincue que les compliments n’étaient jamais sincères, juste bons à m’attirer dans un lit dans lequel je n’aurais pas su comment me camoufler. J’ai choisi l’option de facilité, la solitude… Après tout je ne m’aimais pas, je ne voyais pas comment les hommes pourraient me voir différemment.

    Alors un jour j’ai emprunté un chemin hasardeux, j’ai sauté des repas, tellement qu’en quelques semaines, j’affichais 14 kilos de moins sur la balance! Que j’étais bien dans ma peau! Sûre de moi, de mon corps! Je n’ai jamais autant séduit qu’à cette époque, et on me le rendait bien! Comme libérée d’un poids trainé depuis l’enfance, j’étais enfin en harmonie avec moi même! Fort heureusement j’ai vite eu conscience du danger de la situation, je me suis remise à manger, j’ai repris mes kilos et avec eux la confiance s’est effacé pour revenir à la case départ! Je me suis de nouveau enfermée dans ma carapace, après cette drôle de parenthèse de fille à l’aise!

    Et puis un jour j’ai rencontré mon copain. Beau comme un dieu, musicien, sûr de lui. De ceux que j’avais passé ma vie à idolâtrer en silence. Nous avons passé toute une soirée ensemble, je n’ai compris qu’au petit matin qu’il avait ramé toute la soirée pour me draguer, toujours entêtée dans l’idée que j’étais bien trop moche pour qu’on s’intéresse à moi. Cela a duré longtemps. A vrai dire ça dure encore un peu. Presque six ans pour accepter qu’il puisse VRAIMENT me trouver jolie, qu’il ne va pas se réveiller un matin et partir en courant en voyant ma tête ou un bout de ventre dépasser de mon pyjama.

    Et tu sais quoi ? Comme tu le dis si bien, en apprivoisant peu à peu l’idée qu’on pouvait me trouver belle, j’ai réalisé qu’en fait il n’était pas le seul. Que des coeurs j’en avais brisé (en toute modestie), parfois ceux de garçons beaux comme tout, proches de moi, pour lesquels j’étais sûre de n’être « que la bonne copine »!

    Aujourd’hui je peux dire que je me trouve jolie, mais nous luttons encore tous les jours mon copain et moi pour que j’accepte de m’aimer telle quelle, avec les kilos soit disant en trop et tout le reste! Le chemin est encore long, mais j’en ai parcouru tellement en cinq ans et je sais que je finirais par y arriver!

    Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout cela, j’imagine que ton témoignage a tellement fait écho en moi que j’ai eu besoin d’écrire ces mots!

    Je t’embrasse chère Annabelle!

    Cathy

  12. « être belle c’est aimer et être aimée. » Rien de plus vrai que cette phrase. Bravo.

  13. un texte très émouvant et qui fera écho à plein de filles. On a toutes vécu cela à des périodes de notre vie où on se sent moche, on n’a plus confiance , on est déstabilisées….des épisodes plus ou moins longs, et en effet le regard de l’homme aimé peut changer notre vision des choses.
    Plein de bises

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