Chère Elisa, j’ai 7 ans

In Humeurs
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Chère Elisa, j’ai 7 ans.

« Chère Elisa, j’ai 7 ans tu me connais bien et tu voudrais croire que tu peux me protéger, m’épargner tous les problèmes. Tu veux croire que tu m’as donné confiance en moi, suffisamment pour que je sois déjà forte.

Tu me sais sensible et c’est aussi ce que tu aimes chez moi : cette douceur et cette finesse qui font que je fais déjà attention aux autres autour de moi.

Tu penses, qu’à 7 ans, les autres sont encore gentils et pourtant.

En dehors de la maison, c’est déjà dur parfois, à l’école j’ai mes amies, mais dans la cour de récré il s’en passe déjà des choses.

Ce soir, je suis rentrée bouleversée et tu as voulu comprendre pourquoi.

Je n’ai pas voulu parler, je me suis renfermée. Bravement, je t’ai dit que tout allait bien, avec la voix qui tremblait déjà un peu.

J’ai fini par te parler, lovée au creux de tes bras. Je t’ai raconté les mots durs d’autres enfants dans la cour, de ce garçon qui me répète que je suis « moche », qui se moque de mon sourire, de mes dents qui poussent, trop grandes à son goût. Il m’a conseillée de les limer pour avoir un sourire normal et je t’avoue que le soir, je mords le bord de mon lit en espérant que cela arrivera.

Tu m’as écoutée longuement et tu as eu cette boule au creux de la gorge.

Tu m’as serrée fort longtemps, tu as cherché les mots pour m’apaiser.

Tu en as parlé autour de toi et tu as failli t’énerver en entendant quelqu’un te dire que si un garçon « m’embêtait un peu » c’est qu’il devait être amoureux de moi en secret.

Tu sais que c’est sérieux, que je souffre et que du haut de mes 7 ans c’est à prendre très au sérieux… »

(Mots recueillis auprès de Lou)

J’ai été confrontée à ce souci avec ma fille Lou, j’ai lu, cherché de l’aide, j’ai essayé de trouver les bons mots. J’avais été sollicitée pour découvrir le Projet pour l’Estime de Soi monté par Dove. J’aime tout particulièrement la partie sur les ateliers parents-enfants, qui offre des clefs pour parler de confiance en soi, pour apprendre à s’aimer soi-même. Et si j’étais dubitative mais pourtant prête à tout essayer pour aider ma fille, je suis désormais convaincue du bien-fondé de ce type d’aide extérieure. Il y a notamment un dossier sur les moqueries à l’école, pouvant déboucher sur des notions de harcèlement plus tard au collège, qui m’a donné de bonnes pistes dans le discours que j’ai eu auprès de Lou, j’ai aussi beaucoup lu le sujet sur l’intimidation.

Tous ces dossiers m’ont aidée à me poser d’une part, à prendre du recul et à être moi-même moins touchée, afin de trouver la sérénité pour aborder le sujet avec ma fille et l’aider à trouver en elle les clés pour répondre, ou plutôt savoir se comporter face à ces attaques.

J’ai été extrêmement fière d’elle et rassurée lorsqu’elle m’a annoncé avoir su répondre, par la suite, à une nouvelle intimidation.

Elle a regardé l’autre enfant en lui disant « vous êtes sur la messagerie de Loulou, merci de ne pas laisser un message après le bip sonore » et a tourné les talons.

Bravo ma Lou, reste toi-même, tu es juste merveilleuse ainsi.

Si vous souhaitez en découvrir davantage sur Le Projet Dove pour l’Estime de Soi : https://www.dove.com/fr/estimedesoi


Article écrit en collaboration avec Dove.

40 Comments

  1. C’est une coincidence ou pas mais mon fils de bientôt 7 ans a lui aussi été intimidé par sa voisine de classe en ce début d’année et pareil, j’ai cherché sur internet, auprès des gens que je connais. Son comportement à la maison changeait, il ne travaillait plus à l’école et j’ai alors demandé à la maîtresse de les changer de place. Elle m’a écoutée la semaine dernière et je sens déjà que je retrouve mon fils. L’école. Je constate que l’école, ça commence vite à devenir la jungle…

  2. Ta Lou est si jolie ! Qu’elle en soit convaincue surtout. Même si, bien sûr, elle ne se résume pas à son apparence. Et je suis d’accord avec toi, un enfant blessé par les propos d’un autre enfant, ce n’est pas anodin et c’est à prendre au sérieux.

  3. Je ne comprends pas pourquoi son enseignante na rien vue … dans ma classe je suis la confidente de mes ce1 et je punis très sévèrement les moqueries c’est dailleur la règle numéro 1 de la classe la tolérance… bref j’espère que ta fille va trouver les armes pour se défendre…

    Des bisous lou

    • Merci d’agir ainsi… hélas mes enfants ont toujours eu des maîtresses qui laissaient faire ou n’arrivaient pas à gérer…donc merci ! Ce que vous faites est précieux ! A présent nous sommes en Angletere et ça se passe très bien : il y a bien plus de respect à l’école ici !

  4. Je me retrouve souvent dans tes récits mais dans celui-ci plus que tout autre. Ma fille a 7 ans et depuis son entrée à l’école, elle souffre d’une pelade. D’abord quelques trous sans cheveux, puis ils sont tombés par poignées jusqu’à ce que l’on soit contraints de lui raser la tête. J’en pleure encore en y pensant. Elle a subi les pires moqueries, les coups, les morsures, l’exclusion, le harcèlement, pendant 4 ans. Depuis juin dernier, nous avons l’explication à la pelade. Elle est désormais dans une nouvelle école où les maîtres mots sont la solidarité et le respect des différences. Mais le mal est fait. Elle se reconstruit tout doucement avec l’aide d’une psychologue. J’espère qu’elle aura un jour la force et la répartie de ta Lou.

  5. Mon coeur se serre quand mon grand garçon de 7 ans rentre avec ce regard vide qui ne trompe pas. Il y a eu un passage compliqué à l’école quand il fut victime de harcèlement de la part d’un élève plus grand qui a enlevé jusqu’à son envie d’aller à l’école. Tant pis si je suis passée pour une « mère poule » qui en fait un peu trop, ces mots et gestes ne doivent pas être pris à la légère. Nos enfants sont en train de forger leur confiance en eux.

    Bien dit Lou ! Tu as trouvé les bons mots pour ridiculiser ceux qui t’embêtent ( et la dérision, c’est bien le truc que ne supportent pas ceux qui se prennent trop au sérieux ).

  6. Ton post trouve un grand écho en moi…. ma fille de 13 ans subi des choses difficiles à qualifier, mise à l’ecart Du groupe entre autre et nous sommes en train d’essayer De trouver les clés pour agir! C’est très dur de l’an laisser partir au collège tous les jours en la sachant isolée. C’est pourtant une jeune fille exceptionnelle, belle intelligente et débrouillarde (il est vrai qu’étant sa mère je suis peut-être peu objective !) nous mettons des choses en place parlons beaucoup
    Je me pose tous les jours la question suivante est-ce que ce que je fais suffit ?

  7. je vais donner la phrase de Lou à mon fils… c’est genial!!

    Mon fils trop sensible , parfois il sort de l ‘école pas bien et il ne raconte rien…

    Besos

  8. Je rejoins LAETICIA, ma fille a 13 ans aussi, en 5ème elle a été harcelée ca a été terrible, moqueries, insultes, coup, isolement, nous avons tout fait pour l’aider. Elle a toujours eu des amies mais à l’entrée du collège elles ont changé pourquoi? Nous ne savons pas!
    Cette année en 4ème, les 15 premiers jours se sont bien passés, nouvelles copines, ma fille était épanouie mais les élèves de l’année dernière ont parlé aux élèves de cette année et ca recommence surtout de l’isolement elles ne lui parlent plus.
    Nous l’amenons chez une psychologue ca lui fait du bien, elle l’aide à trouver les clefs pour retrouver confiance et ne plus accepter l’inacceptable.
    Elle commence doucement à répondre il y a des jours vraiment très durs et nous nous sentons démunis en tant que parents, nous discutons beaucoup et l’encourageons chaque jours.
    Je culpabilise beaucoup et me dis que je suis impuissante face à sa détresse c’est très dur. Les responsables du collèges ont déjà convoqué les élèves concernés mais, ca n’a fait qu’empirer la situation. La solution qui semble marcher est de répondre en les laissant sans voix, leur faire voir qu’elle a du répondant .
    A tous bon courage ce sont des moments très difficiles et qui malheureusement marquent à vie.
    Virginie

  9. Ma petite Éléa rencontre elle aussi des hauts et des bas dans la cours de récrée notamment à cause de sa « meilleure copine » qui daigne jouer avec elle un jour sur deux….
    C’est très dur pour une maman d’être confrontée à cela et en vrai de ne pas savoir vraiment quoi faire. On a fait des gentilles que veux tu 😉
    Des bisous à vous tous

  10. C’est tellement touchant.. Ma petite sœur, de 12 ans, rencontre ce genre de problèmes depuis la primaire.. Mes parents font de leur mieux pour l’aider, mais à cet âge là les enfants sont tellement moqueurs ..Et ma petite sœur si sensible …
    Au collège e n’est pas mieux …Et même si elle se « vente » de répondre à ces moqueries, je sais bien qu’au fond une part de tout ça n’est pas vrai … Souvent mise à l’écart, moquée, … C’est la dernière de la fratrie, mon frère et moi avons un sacré tempérament qui nous à toujours permis de faire face mais c’est plus compliqué pour elle.
    Je vais me pencher sur ce projet, peut être trouverais-je quelques pistes pour l’aider …
    Merci Elisa.

  11. Courage à tous les enfants qui subissent ça.
    Je ne comprends pas juste pourquoi seulement les filles sont évoquées…?
    Les garçons tout autant sont victimes de harcèlement.
    Et c est aussi difficile car les garçons «doivent se montrer forts… » et ca peut etre difficile de se confier.

  12. bien évidemment! c’est simplement que le projet Dove est un projet féminin, mais en aucun cas on ne prétend que les garçons ne subissent pas la même chose

  13. Bonjour, ceci peut également concerner les garçons (personnellement j’en ai 3 à la maison et nous sommes attentifs). Il est important de discuter avec ses enfants filles ou garçons…

  14. Bonjour,
    Je suis orthophoniste et maman de 2 petits gars. Dans mon cabinet, je suis régulièrement confrontée aux récits d’enfants qui racontent leurs difficultés dans la cours de récré, et à ceux de leurs parents qui ne savent pas toujours comment aborder le sujet. Je leur conseille souvent d’aller faire un tour chez le libraire. Quel que soit le problème, il y a toujours des albums qui permettent de raconter une histoire abordant la problématique et qui peuvent servir de départ à une discussion, notamment parce qu’il est souvent plus facile pour les enfants de mettre des mots sur le vécu du personnage que sur le leur. En cas d’urgence, un petit tour dans la collection des « Max et Lili » qui abordent des dizaines de difficultés rencontrées par les enfants et les familles. De plus ces petits livres sont très bien faits parce qu’ils proposent à la fois une histoire mais aussi des questions pour ouvrir le débat.

  15. Je ne sais dans quel monde vont vivre nos enfants. Mais je ne me souviens pas que pour nous cela commençait si tôt pauvre Lou ..ma fille a 8 ans et ils sont impitoyables entre eux .. je n’arrête pas de leur dire «  ne vous laissez pas faire , soyez fortes «  mais ce n’est pas si évident pour nos petites têtes blondes …!

  16. C’est trop cruel l’école…. je me souviens avoir été embêtée et mise de côté parce que j’avais des kilos en trop au collège. Maintenant ma fille est en petite section et je crains la méchanceté des cours de récréation. J’essaie de ne pas lui communiquer mon stress mais je ne suis pas sure d’y arriver !

  17. Je sais qu’en tant que maman d’un petit garçon lui-même très sensible âgé de 3 pommes, je fais attention à ce qu’on lui dit (adultes comme enfants) et on discute de situations qui pourraient donner lieu à des moqueries envers d’autres enfants. Je pense à ce plus petit qui est à l’école en PS et n’a donc plus le droit aux couches mais se salit plusieurs fois par jour. L’effet de groupe fait que les enfants en rigole. Je reprends la situation en expliquant que ce petit loup a besoin de bienveillance et d’encouragements. J’espère qu’avec mon éducation, nos échanges sans gronder (car je souhaite qu’il puisse me parler de tout sans se heurter à mes réactions), il gardera sa douceur face à la tentation de suivre cet effet de groupe. Mais j’ai confiance en lui et je lui répéterai dans ce sens. Quant à moi, l’histoire de Lou me ramène à des mots que j’ai fini par croire, que j’ai tu faute d’interlocuteur à qui j’aurai pu me confier. Et je pense que ton amour va l’aider dans bien des situations.

  18. Merci Lou pour ce joli « pied de nez »! Je vais le souffler à ma Babouchka!

  19. Chère Elisa, comme je comprends ton ressenti, cette boule dans la gorge qui reste coincée… ma fille aussi a découvert ma cruauté de certains camarades qui se moquaient de son nom j’en ai été malade pendant plusieurs jours! Et mon mari est revenu avec un jeu génial pour apprendre la répartie: Takatak! A essayer d’urgence avec adultes et enfants je dois avouer que moi en tant qu’enseignante je vais m’en servir en cours.
    A bientôt et au plaisir de te lire
    Auriane

  20. Evidemment qu’elle est merveilleuse Loulou. Parfois la cruauté des enfants entre eux me sidère, et ce même très jeune. Lorsque ma fille de 5 ans a changé de lunettes cette année, elle m’a dit qu’une de ses copines lui avait dit qu’elles sont moches, que la couleur ne lui va pas, etc… J’ai pensé que jamais ma fille n’aurait jamais pu dire un truc pareil, que pourquoi ce genre de réflexion?

  21. J’ai de très mauvais souvenirs d’ecole Notre chance est que notre petit garçon nous parle beaucoup ce qui nous a permis de nous rendre compte de situations bien cocasses.
    Les disputes et moqueries entre copains sont récurrentes, la jalousie ou « qui est le plus fort »est coutumier.
    On le laisse se débrouiller mais lorsque l on sent que ça va trop loin, on intervient. C est arrivé une fois et ça a bien calmé le jeu.
    Ça n est que la primaire, le collège sera bien pire donc on essaye de faire de chaque situation un entraînement pour la suite. Il y aura toujours des méchants des jaloux des pervers des intolérants des violents dans la vie, si nos enfants en sont conscients ça les aide aussi à comprendre que ça n est pas eux le problème.

  22. Très joli texte, malheureusement… j’y suis confronté déjà en maternelle avec mes enfants de bientôt 5 ans. Surtout ma fille,dont les garçons baissent da culotte,pour rigoler… la maîtresse me conseille d’inciter ma fille à répondre par…la violence!! Je suis aussi perdue que mes enfants dans ce monde où c’est le plus fort physiquement qui doit s’en sortir. Alors j’essaie de leur apprendre à se défendre avec les mots, en restant fidèle à nos principes!! Parents, le métier le plus beau et le plus difficile à la fois ! Merci pour ce texte.

  23. Les enfants sont bien trop cruels.
    Lou si belle si douce…. ce garçon doit être bien mal dans sa peau pour faire du mal… j ai du mal a croire qu il n en a pas un petit peu conscience….
    Lou sera encore plus canon et lui finira chauve et moche !!!!!
    Sois forte Elisa. Bisous à vous et vos beautés

  24. Merci pour ce témoignage… personnellement, je recommande d aller voir les flèches que propose de décocher la fondatrice de 180 degres : http://a180degres.com/tag/harcelement/
    Plein d articles intéressants.
    Une démarche originale, et qui explique pourquoi ça ne marche pas, qd on est parent, d’intervenir. Courage à toutes et tous.

  25. Bonjour Elisa
    Coincer les parents et l’enfant en question devant si possible les autres est très efficace si cela est fait avec un minimum de retenue et de finesse. La nature humaine est ainsi faite qu’elle vit mal l’affrontement et la franchise. C’est efficace et on voit de suite qui est dans le déni ou la complaisance (enfant -rarement chez les tout-petits-, parents ou enseignants). Le problème n’est pas l’enfant intimidé mais l’autre et je ne vois pas pourquoi ce serait à nous de lire 20 bouquins de psycho alors que le souci est ailleurs. Chacun sa méthode. Sinon, le karaté, c’est pas mal.

  26. Et les parents des enfants qui font souffrir cela aux autres on y pense? Ils ont échoué quelque part eux, non? Ne pas avoir su apprendre à leurs enfants le respect de l’autre et de la différence. C’est aussi sur cela que, peut être les profs devraient jouer. Informer les parents pour qu’ils en parlent à leurs enfants et leur explique qu’il ne faut pas faire ca.

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