Chère Elisa…et le deuil périnatal

In Humeurs
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Chère Elisa,

Parfois la vie nous fait vivre des moments difficiles.
Elle est capable de glisser un bâton au travers de nos roues 
provoquant une chute douloureuse
au moment où l’on s’y attend le moins,
lorsque l’on se laisse entraîner par une belle naïveté.

La vie a piétiné mes tripes en juillet dernier.
Elle a fait couler des larmes sur beaucoup de joues.
Elle nous a fait mal, mal au coeur, mal au moral, mal à la vie,
et aussi mal au corps en ce qui me concerne.

Mon bébé est mort-né. Mon bébé qui devait naître et qui 
attendait patiemment au chaud, au creux de moi,
s’est éteint sans crier gare.
Tout était prêt pour lui, pour mon Edgar.
Et puis il y a eu cette bosse sur mon ventre, 
celle dont je me souviendrais toute ma vie durant. 
Ses petites fesses inertes qui ne répondaient pas 
à mes appels, à mes sollicitations.

Il y a eu le départ précipité à la clinique, le monitoring, l’échographie,
et ce que je savais déjà avant tous ces examens.
Son coeur s’était arrêté.
Il allait pourtant si bien la veille pour le contrôle le jour du terme.

Aujourd’hui les raisons de cette perte sont encore floues.
Est-ce qu’il faut absolument une raison ?
Je ne crois pas, mais ça aide d’en avoir une. 
Ca aide au coeur, ça aide à avancer, ça aide pour la suite.

Mon Edgar a partagé ma vie durant 9 mois
et il a fait de moi une autre femme, une autre maman.
Je suis devenue une vraie maman poule avec ma fille Lina
et il y a bien d’autres choses pour lesquelles j’ai peur maintenant.
Mais je préfère ne garder en tête que ce qu’il y a mis de bon.
Je pense à lui en souriant, il fait partie de notre famille.
Je ne cours plus après la vie, je la vis même si c’est lentement
afin de profiter de chaque instant et de l’apprécier sans m’essouffler,
Mes choix et mes envies sont plus sûrs, j’ai acquis une certaine confiance
en moi, il m’a aidée à grandir et à affirmer mes choix.

Il était beau et grand mon Edgar. 
Et même si mes bras sentent le poids de son absence
je continue d’avancer, de sourire et de rire autant que possible.
Je garderai à jamais en moi les souvenirs de nos instants partagés.

Le deuil périnatal c’est de la douleur et une tristesse indescriptibles
mais ça ne doit pas s’arrêter là, ça doit être aussi du beau,
de l’espoir, des projets, de l’amour…une vie heureuse tout simplement.
C’est bien ça que je garderai de cette épreuve, 
le cheminement vers une vie simple et heureuse.

Je sais que nous sommes beaucoup trop de mamans et de familles 
à vivre cela alors je tenais à profiter de ces quelques lignes
pour les embrasser, leur souhaiter du courage
mais aussi et surtout des rires et du bonheur car oui c’est possible.

Merci à toi Elisa, toi qui sais que la vie peut être douloureuse
mais qu’elle apporte aussi son lot de joies et de surprises.
Toi qui sais…

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Ma chère Julie,

J’ai bien peu de mots face à ta douleur.

Merci de ta confiance et de ces mots posés.

Nous étions si contents de vous avoir avec nous ces quelques jours et moi je me suis dit chaque seconde que tu étais merveilleusement forte.

Merveilleusement souriante.

Je t’embrasse et te serre fort dans mes bras

Elisa

Julie tient un blog, c’est ici

25 Comments

  1. Bonsoir,
    J’ai connu l’instagram de Julie le jour de son deuil périnatal. J’etais alors enceinte de 7 mois, je me suis alors imaginée cette douleur et cette absence d’un petit être. Un petit être qui vivait en vous Julie. Un petit Edgar que vous aimiez déjà à en voir votre joli bidon sur vos photos.
    Je pense à vous tous les jours, et du coup, je pense à toutes ces femmes dans la même situation.
    Je vous envoie plein de force, de courage et surtout un ENORME câlin.
    Audrey

  2. Julie, j’ai suivi ton histoire via Instagram puis ton blog, et ce qui en découle malgré la tristesse qui émane parfois de certains post c’est plus que tout ta gaité, cette joie de vivre qui t’habite.
    J’ai souvent pensé à toi à ton mari et à ta jolie petite fille et je vous souhaite tous le bonheur possible malgré cette dur épreuve, ce petit garçon ♡ je n’ai pas de mots …
    Lucie

  3. Julie, je glissais dans le sommeil collée contre mon petit gars quand j’ai vu ta lettre, et filé lire ton blog.

    Quelle épreuve de la vie, ta force et ton courage se dessinent derrière tes mots si pleins d’amour et d’espoir malgré la douleur.

    Merci Julie de nous avoir confié ces phrases, j’ai la certitude qu’elles pourront à leur tour aider d’autres parents. C’est si important d’oser exprimer ce qu’on ressent pour trouver l’apaisement.

    Puis-je t’embrasser ?

  4. Au travers de ces quelques mots, je ressens une sorte d’apaisement même si la douleur est là. Julie, tu es une femme courageuse qui donne de l’espoir aux gens.
    Merci à toutes les 2 de partager cela avec nous.

  5. Je vous suis aussi sur Instagram Julie et je vous trouve tellement rayonnante, pétillante.
    Se relever, avancer, pas toujours facile j’imagine, mais votre petite Lina doit être un formidable moteur pour vous et votre mari.
    Je vous souhaite une belle journée.

  6. Ma chère Julie,
    J’ai découvert ton compte Instagram le jour du drame via Elisa.
    Je t’ai suivie et comme je te l’avais dit, pas par voyeurisme mais pour assister à votre reconstruction.
    J’ai souvent pleuré en lisant ton blog et je pleure encore en ce moment mais je vois Bali, Lina et que la vie avance joliment malgré la douleur.
    Mon fils de 8 ans m’a dit ceci l’autre jour : « Louison ne serait pas là si tu n’avais pas perdu l’autre bébé. Ça aurait été dommage. »
    Je sais qu’il n’y a aucune commune mesure entre la fausse couche et le deuil périnatal bien entendu mais ses propos sont justes et transposables.
    C’est ça un « merveilleux malheur. »
    Se dire que la vie peut être terrible mais savoir transcender cette douleur pour en faire du beau.
    Je vous souhaite belle route Julie.
    Toi, tes yeux pétillants, ta douceur et ton charme fou.
    Je t’embrasse toi, ton homme, ta Lina, ton Edgar.
    Merci une fois de plus Elisa

  7. Je n’ose pas imaginer la douleur de cette maman et de cette famille. Et pourtant, quels mots justes. J’en ai les larmes aux yeux. Je crois aussi qu’il y a des choses que nous ne pouvons pas comprendre et auxquelles ils ne nous est pas donné de connaître une réponse. C’est surement ainsi dans le cas du petit Edgard, qui a vécu 9 mois dans le ventre de sa maman. Je te souhaite beaucoup de courage Julie pour les jours où ça ira moins bien et je te remercie de m’avoir émue autant ce matin.

  8. Julie,

    Je ne vous connais pas,mais qu’es ce que je vous trouve forte et merveilleuse…
    Je n’ai pas connu le deuil périnatal… J’ai aujourd’hui 3 enfants et quand j’essaye d’imaginer cette douleur inqualifiable de perdre un enfant… Je n’y arrive pas…
    Je viens de découvrir votre blog et je vais continuer a le découvrir avec douceur…

    Merci pour votre force, Merci pour cette lettre qui nous donne le sourire… Oui vous nous faites du bien…
    Je vous envoie un peu de douceur et de légèreté….

    Nadège

  9. Julie,

    Je t’ai découverte comme certaines via ELisa lorsque le pire t’es arrivé. Et j’ai découvert une femme merveilleuse magnifique et si forte!
    J’espère que la vie vous apportera la famille nombreuse qui vous fait rever et que le petit edgar veille bien sur vous et sa jolie grande soeur.
    Bye bye morosité

  10. je suis également cette blogueuse… je n’ose imaginer la douleur de la perte d’un enfant au moment où on doit le découvrir pour la première fois. et pourtant quel magnifique texte et quel courage. Les pires malheurs font ressortir ce qu’il y a de plus beau en chacun.

  11. C’est exactement ça! Les épreuves nous rendent plus sûres de nous, plus confiantes… nous font grandir avec ce petit quelque chose qu’on apprivoise pour du beau, du sourire.
    Bises
    Marion

  12. Chère Julie,

    je suis ton blog depuis peu et j’admire ta force.

    je profite de ce post pour rappeler l’existence de l’association Empreintes qui en région parisienne organise les moments pour les parents qui ont connu un deuil périnatal, en particulier pour ceux dont la grossesse s’est arrêtée avant le 5ème mois, donc avant que l’enfant ne puisse avoir une existence légale. J’en avais parlé ici : http://doublerose.over-blog.com/2016/07/deuil-perinatal.html
    je sais que cela ne t’aurai pas concerné, mais peut-être des lectrices/lecteurs.

    <3

  13. Julie, je t’ai connu un peu avant ce drame. J’étais alors moi aussi enceinte. Et puis j’ai accouché et le lendemain j’apprenais ton malheur … moi qui avais vécu un deuil périnatal quelques moi auparavant. Le poids de ton Edgar, c’est également ce que je retiens le plus de mon Antoine. Tes mots me touchent toujours autant et je ne peux que te souhaiter de serrer à nouveau un bébé dans tes bras. C’est long c’est vrai, mais comme tu le dis, la vie a une autre saveur maintenant. Continue de profiter de ces petits moments de vie et garde ce si joli sourire. Le meilleur est à venir, j’en suis persuadée.

  14. Je suivais Julie pendant sa grossesse, et lorsqu’elle a posté cette tragique photo.. je me souviens des larmes qui ont coulés et qui coulent encore aujourd’hui en lisant son texte.
    Je n’ose pas imaginer ce qu’elle peut ressentir. Quel courage..

  15. Chère Julie,
    Ton témoignage est bouleversant et j’admire ta grande force et ton optimisme… d’autant plus que le 25 juin dernier, j’ai moi-même soudainement perdu mon 2ème petit garçon, que nous avons appelé Marceau, au 5ème mois de grossesse, quelques heures après avoir subi une opération suite à une grave infection du ventre qui a failli me couter la vie. Quelle douleur que de perdre un petit bonhomme qu’on attend tant et qu’on aime déjà tant, qu’on sent déjà vivre en soi, dont on a annoncé l’arrivée… Comme toi, je suis devenue un peu + maman poule avec mon grand garçon de 3 ans (qui revendique parfois son statut de grand frère!) et j’essaye au mieux d’apprendre à vivre avec cette immense douleur en me concentrant sur l’amour, les projets et simplement les petits bonheurs de la vie. Edgar est une petite étoile qui brille dans votre vie. Encore 1000 mercis pour ce magnifique et courageux témoignage et je te fais de grosses bises remplies de courage.

  16. Merci Julie et Élisa de parler de cette épreuve que l’on connait trop peu mais qui est si difficile à vivre.. elle nous marque à jamais, nous rend plus forts et nous fait voir la vie et la maternité encore plus belles..

  17. Julie. Je dirais juste qu’on ne se remet jamais vraiment de la perte d’un enfant né sans vie, que c’est difficile mais qu’on apprend à vivre avec cette petite place vide au fond du coeur. Vraiment.
    Edgar aura un frère, une soeur, peut-être les 2. Julie, tu leur raconteras leur grand frère et Edgar aura alors toute sa place dans la fratie.
    La vie est parfois dure, elle nous malméne mais la vie est bien faite, tu verras Julie, essaie de lui faire confiance. Edgar est là, il ne te quittera plus, il sera ta force et te donnera le courage d’avancer. Parce que la vie est plus forte que tout. Crois moi.
    Il arrive à mes yeux de verser encore des larmes, de penser à elle, à cette enfant porté 9 mois et dont le coeur s’est arrêté de battre le jour du terme. Je me souviens de cette nuit à espérer un soubresaut, je me souviens de la main de son papa collé sur mon ventre. Je me souviens du verdict, de ma colére et de ma tristesse. C’était il y a 9 ans, la vie avait alors perdu tout son sens du jour au lendemain. J’ai connu ce séisme, ce retour à la maison, la chambre vide, le berceau vide, le coeur vide, le goût de la mort.
    Il a fallu reconstruire une vie en ruine…
    Aujourd’hui j’ai 3 enfants, que j’aime de tout mon coeur. Ils font des bêtises, ils font des câlins… ils connaissent le nom de leur soeur, son histoire et ils savent aussi que sans elle, ils ne seraient pas là.
    Le témoignage d’une maman ayant connu le même traumatisme plusieurs années auparavant m’avait énormément aidé à l’époque. J’espère que le mien apportera sa pierre à l’édifice de la vie. Je t’embrasse. Anne

  18. Julie…tes mots me bouleversent..j ai moi même vécu le deuil périnatal et aujourd’hui 2 ans après j ai l immense joie d être maman de Jumelles.. Je souhaite ce merveilleux cadeau à toutes les mamans touchées par ce malheur.. Je t embrasse

  19. Chère Julie,
    Je suis ton blog depuis un bout de temps maintenant, et comme beaucoup j’imagine, j’attendais avec impatiente de rencontrer « virtuellement » ton bébé. Quasi tous les jours j’allais faire un tour sur ton blog ou Insta en me disant « ah c’est peut être pour aujourd’hui »! Et puis j’ai découvert la terrifiante nouvelle. Je m’en veux car je n’ai pas su trouver les mots. On ne se connait pas et je n’ai donc pas osé. Je me suis dis que cela était intime, que tu souhaitais vivre cette épreuve avec tes proches. Aujourd’hui je me rends compte que je me suis trompée. Si tu en parle sur les réseaux c’est bien sûr pour les autres mamans concernées (et je suis sûre que ça leur fait un bien fou) mais aussi parce que tu as sans doute besoin de nous. Alors même si je suis silencieuse, Julie, sache que je pense très souvent à toi, à vous, à lui… Je t’embrasse tendrement.

  20. Julie, 2016 aura aussi été pour moi ce moment douloureux, tu n’oublieras pas tu y penseras…Le couteau est pour ma part remué à chaque femme enceinte que je croise et à chaque maman heureuse de promener son bébé dans une poussette…IL n’y a pas de raison, de pourquoi, de culpabilité à porter…Juste avancer et laisser le temps panser cette douloureuse cicatrice…Je pense fort à toi, je te suis aussi sur IG et cette histoire me rappelle tristement mon 22/01/16….

  21. Je suis passée par le deuil périnatal il y a 5 ans maintenant, avec un premier enfant né sans vie. La seule vraie épreuve de ma vie habituellement si éclatante, si réussie … Quelle injustice … Quel choc rien que d’y repenser … Il n’y a rien à comprendre et pas de raison pour culpabiliser … Je ne suis plus tout à fait la même depuis. On ne sait pas comment, mais on reste debout. Et puis au bout d’un moment, on arrive à avancer … J’aurais peut-etre eu horreur qu’on me dise ça quand ça m’est arrivé, mais avec le temps, ça va mieux, la blessure s’est refermée en cicatrice. J’ai eu un petit garçon, puis une petite fille surprise qui m’ont aidé à me réconcilier avec cette partie de ma vie.
    Les témoignages sur internet aident vraiment, on se sent moins seule et moins isolée. Pour mes grossesses suivantes, j’ai bcp échangé avec les autres mamans sur les forums du site nospetitsangesauparadis.com.
    Merci pour ce témoignage, je pense à toi et t’envoie plein de courage et d’affection.

  22. Je suis très touchée par ce témoignage. Cela fait plusieurs jours que j’ai cette tab ouverte, et que je souhaite poster un commentaire, exprimer ma tristesse pour cette maman que je ne connaît pas, mais j’ai du mal à trouver les mots. Alors voilà, ce commentaire est un peu brouillon, je ne te connaît pas Julie, je ne peux pas imaginer ta souffrance car je ne l’ai jamais vécue, mais j’ai juste envie de te dire que je suis derrière mon écran, tes mots m’ont émue, et je pense fort à toi. Take care xxx

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