Chère Elisa…Dans mon corps, les peurs tétanisent

In Humeurs
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F92A2577Le format de mon blog, exige une photo pour chaque post, j’ai volontairement choisi une photo qui pour moi représente l’enfance et le temps de l’insouciance, avant ces mots si durs.
Chère Elisa,
À l’aube de la fête nationale, je t’écris.
Je voudrais raconter cet autre défilé. Celui qui se fête sous les seuls drapeaux du huis clos. 
N’y voyons pas tant la douleur que la volonté de d’en sortir. J’en sors juste et continue de me battre pour en sortir mon enfant.
(Ici je serai Hannah)

Fête nationale et défilé carcéral –

Le 14 juillet approche. Le défilé se prépare.

Les tenues gradées répètent pour la parade.

Dans ma tête, les souvenirs défilent.

120 pas minute. Il arrive.

Le bruit de la moto résonne jusque dans mes entrailles. 

Je ferme les yeux. La porte du garage grince. 

Il est dans le sous sol qui m’a enfermée.

Il monte les escaliers.

15o pas minute. Mon cœur bat

La mesure.

En avant, marche ! Mon corps tressaille. 

La lumière -brusquement – s’allume.

Ce sourire sadique qui me regarde.

Cette poubelle jetée qui s’éventre sur mon lit, sur mon corps allongé.

Je tremble.

Son air suffisant m’ordonne de ranger.

La mâchoire acérée s’approche.

Les yeux glaçants me pétrifient.

Je n’arrive plus à respirer.

La main tire mes cheveux, tapote mes joues rouges.

Je sens mon corps jeté dans la fosse nuptiale.

Ma tête heurte la chambranle de porte.

Mon coccyx s’arrache dans le sol.

Le pied cogne mon dos. 

Mon instinct protège mon ventre – mon enfant.

Mon cœur va exploser. Mes tempes scandent ma douleur.

Les bras forts me contraignent et m’enlacent.

Je ne bouge plus. Je ne respire plus.

Liberté, liberté chérie ou es tu ?

Je suis au garde à vous.

Le 14 juillet approche.

Le sapeur pompier de Paris va défiler avec les honneurs et les félicitations de Monsieur le Président. 

Ses médailles cacheront son casier judiciaire.

Qu’à cela ne tienne, mon cœur honnête sait ce qu’il en est.

*la justice a délivré une ordonnance de protection, une condamnation en première instance et en cour d’appel pour violences volontaires et mise en danger de la vie d’autrui (celle de mon enfant et moi), une suspension provisoire du droit de visite pour mon enfant.

Merci de m’avoir lue,
• Hannah •

22 Comments

  1. Quel texte bouleversant… Et qui ne rappelle que la réalité se révèle au delà des beaux costumes

  2. Chère Hannah, je ne trouve pas les « maux » tant les votres m’ont bouleversé, je vous envoies une brassée de réconfort
    Je vous embrasse
    Virginie

  3. La claque au saut du lit… j’en suis toute bouleversée.. Que vous puissiez trouver la sérénité ton enfant et toi.. Beaucoup de courage dans votre reconstruction

  4. quelle tristesse votre « homme »
    ça existe encore… même dans les beaux costumes…
    l’adjectif le qualifiant le mieux serait vulgaire, alors je me tais.
    bonne continuation à vous…

  5. Je pleure, mais j’ai envie de hurler. Comment peut-on infliger ça ?!
    Comment peut-on rester vivante en ayant subi ça ?

  6. C’est bouleversant..!!.
    Continuez de vous battre pour vous et votre enfant, paix, sérénité et tranquillité à vous 2 et pleins de courage pour la suite.

  7. Bouleversant, comment peut on depeindre si joliment une telle atrocité. … prenez soin de vous chère Hannah et cherissez ce bébé à venir. … comment peut on faire un métier d aide et d entraide alors que l on détruit des vies par ailleurs…..

  8. Chère Hanna,
    Vos mots et vos maux me bouleversent…. je vous envoie beaucoup de courage et d’affection… car il vous en faut… c’est indéniable… Comment cela peut-il encore exister de nos jours ….?

  9. Impossible de ne pas commenter – moi qui ne le fais jamais. J’ai relu 5 fois votre lettre, Hannah. Au-delà du texte qui est splendidement écrit et qu’on aimerait prendre pour une fiction, on se rend compte que vous êtes très clairevoyante sur ce qui se passe, sur la situation dans laquelle vous vous trouvez. C’est déjà énorme. Il ne vous reste plus qu’à fuir et trouver un abri, pour vous et pour votre enfant à naitre. Pensez à vous et à votre enfant dans un an, par exemple. Imaginez-vous dans un endroit paisible et sûr. Partez, je vous en conjure.

  10. Chère Hanna,
    Votre témoignage bouleversant, me ramène à mon propre vécu, j’ai tenu jusqu’au 10 mois de mon enfant, jusqu’au moment où J’ai vu la mort dans ses yeux, lui l’ancien policier, l’ancien chef de groupe des stupéfiants du 1er arrondissement de Lyon, lui qui a été viré de la police pour violence … Je suis partie deux fois déjà avec mon enfant, trouver refuge chez mes parents, revenue sous ses pleurs et ses maintes excuses, la troisième fois sous les coups, le nez en sang, mon enfant dans les bras, j’ai pris le courage d’appeler la police, ils sont venus me chercher, lui, l’ancien policier se cachait dans la Cave de notre maison « prison ».
    Je suis partie et jamais revenue, je nous ai sauvé, mon fils et moi.
    Il a maintenant presque 16 ans, c’est beau garçon, sachant la vérité sur son père, ses terreurs nocturnes qui ont ponctués son enfance, font partit de lui, en font sa force.
    Son père et sa violence n’ont pas gagné.
    L’histoire familiale de violence s’arrête là, il ne reproduira pas ce qu’a fait son grand-père et son père.
    Chère Hannah, sauvez-vous, puissez-vous m’entendre.
    Je vous envoie plein de tendresse et de courage.

  11. Hannah.
    J’ai lu votre texte. Horrible contenu, si bien écrit. Je l’ai relu. Encore. Et encore.
    Toute ma force. Prenez la. Partez. Loin, dans un endroit doux et bienveillant.
    Loin de ce monstre. Il n’y a d’autre mot.
    Courage.
    Bien à vous et à votre enfant,
    Ma

  12. Hannah,

    Je ne sais pas quoi dire. J’ai juste envie de vous serrer dans mes bras.

  13. Hannah, votre lettre est touchante, poignante. J’ai le coeur serré à la lecture de vos mots. J’espère que vous êtes loin de lui avec votre enfant. De telles violences ne devraient pas exister….
    Bon courage pour la suite, je vous souhaite une vie meilleure, heureuse et douce.

  14. Bravo Hannah d’en parler et de te rendre compte de la situation, j’aimerais tant que mon amie violentée en face de même. Courage, et surtout reste forte comme aujourd’hui et le plus loin de lui possible. Bravo encore

  15. Chère hann ah mon coeur est près du votre et mes bras ouverts.. tout ceci est terrible je vous souhaite le plus doux pour la suite et le retour du soleil tant vous le méritez .. portez vous bien hannah une grosse bise pour vous
    Justine

  16. Je n’ai pas de mots après cette lecture.
    Hannah, je t’adresse mes meilleures ondes pour que tu continues de vivre avec ta force et ton courage.

  17. Chère Hannah, si je comprends bien votre lettre, vous vous en sortez, continuez, tenez bon pour votre enfant et vous même, aucune personne n’a le droit d’infliger de tels supplices, soyez forte, mais vous l’êtes déja, j’en suis sure…sinon comment résister…
    Pleins de tendresse

  18. À vous qui m’avez lue, à vous qui m’avez écrit, un immense merci. Vos soutiens et encouragements me vont droit au cœur et me donnent de la force. Vos mots et douces attentions m’ont tellement émue. Merci merci.

  19. Chère Hannah, je compatis à votre douleur et je suis pétrifiée de savoir que des femmes peuvent vivre ce calvaire. J’ai une grande maison dans le sud, près de la mer. C’est avec grand plaisir que je pourrais vous accueillir si vous êtes dans la tourmente. Il existe encore de bonnes personnes sur cette terre 😉 ayez foi en l’avenir et croyez en vous. Guilaine

  20. Ce texte est magnifique ! Mais quelle terrible histoire, j’en ai les larmes aux yeux.

  21. Chère Hannah
    Vous m’avez arraché les larmes aux yeux, fuyez pour vivre avec sérénité votre grossesse. Je vous souhaite une belle et nouvelle vie.

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